Skip to main content
x

Discours de S.E.M. Baudelaire NDONG ELLA, Président du Conseil des droits de l’Homme : Événement parallèle sur la commémoration de l’esclavage

Back

24 March 2014

24 mars 2014

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais avant tout saluer l’heureuse initiative de l’organisation de ce side-event par la Délégation Permanente de l´Union Africaine de m’avoir convié à prendre part (aux côtés de Mme Navi PILLAY, Haut-Commissaire aux droits de l’homme et M. Michael MOLLER du Directeur Général de l’Office des Nations Unies à Genève) pour ordinaire qu’il puisse paraitre, il n’en revêt pas moins un caractère particulier en ceci que cet évènement se tient dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.

Comme vous le savez l'objectif de cette journée est d'honorer la mémoire de tous nos ancêtres déportés du continent africain pour servir de main d´œuvre corvéable à souhait, notamment dans les exploitations agricoles et les usines de transformations des pays d´Amérique et des Caraïbes.
Ces êtres humains ont subi les pires horreurs et ont lutté pour leur survie quotidienne et pour obtenir de leur liberté, il y a de cela plus de 400 ans.
C’est par ailleurs l´une des causes reconnues qui explique le sous peuplement et le retard en matière de développement du continent africain à l´origine des faiblesses des systèmes politiques, économiques et sociaux actuels. L’esclavage explique également en partie les clivages ethniques et les guerres tribales qui se déroulent sur le continent.

C’est pour rendre hommage á ces personnes et qui ont subi les plus atroces et pires traitements imaginables que l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré en Décembre 2007, le 25 mars journée internationale de commémoration pour ces victimes.

C’est également l’occasion d’échanger sur les causes, les conséquences, et les enseignements de la traite des esclaves et de sensibiliser le public sur les causes profondes qui expliquent certains phénomènes tel que le racisme, et les nouvelles formes de discrimination, de xénophobie et d´intolérance au sein de la société actuelle.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

D’après les estimations de l’UNESCO, la traite transatlantique des esclaves aurait déraciné 15 à 20 millions d’hommes et de femmes qui ont été séquestrés et déportés vers l’Amérique et les Caraïbes dans des conditions indescriptibles tant elles étaient dégradantes et inhumaines. Elle représente une honte pour l’humanité et sa commémoration est essentielle tant elle pousse à éveiller les consciences pour que cela ne se reproduise plus jamais.

En effet, malgré son abolition il y’ a près de 200 ans, les descendants des victimes en subissent encore les conséquences à travers l’image dégradante qu’elle a véhiculé. Cela a par ailleurs entrainé des discriminations envers les populations d’origine africaine à travers le monde.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

L’esclavage a été l´une des premières questions des droits de l'homme qui a très tôt suscité l'intérêt de la communauté international. Certes ce phénomène n’a pas commencé avec la traite transatlantique mais il ne s’est malheureusement pas évaporé malgré son abolition.

L’esclave a pris des formes nouvelles. En effet, aujourd’hui l’esclavage moderne revêt différentes formes, et n´épargne aucune région du monde. On estime à près de 20 millions le nombre d´êtres humains à travers le monde qui en pâtissent.

En outre, l’esclavage est régulièrement utilisé par les réseaux criminels organisés spécialisées dans le trafic d’êtres humains, destinés à effectuer toute sorte de travaux, qui vont de la prostitution, aux travaux forcés.

Il y a 200 ans on avait recours aux chaînes en fer pour enfermer les esclaves. Aujourd’hui, les bourreaux utilisent entre autres des moyens psychologiques pour contrôler et dominer les personnes asservies qui subissent des sévices qui constituent des graves violations des droits de l’homme.

En ma qualité de président du Conseil des Droits de l’homme, je rappelle que l'article 4 de la Déclaration Universelle des droits de l’homme stipule que « nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes » en clair personne ne soumettra une autre personne en l'esclavage.

Par ailleurs, le Conseil des Droits de l’Homme a été saisi de cette question depuis 2008, en adoptant la résolution 6/14 qui nomme un Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d´esclavage y compris pour travailler sur les causes qui constituent des graves violations des droits de l´homme dont des personnes asservies, les victimes, et leurs descendants restent profondément marquées plusieurs siècles après son abolition sur sous toutes ses formes.

J’aimerais, pour conclure Mesdames et Messieurs, exhorter les Etats à combattre ces formes contemporaines d’esclavage.

Je vous remercie.

Exclude from Homepage
Off
Back