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Communiqués de presse Organes conventionnels

Gaza : le Comité des droits de l’enfant demande l’arrêt immédiat de la guerre afin d’éviter que les enfants ne meurent d’une famine imminente

21 mars 2024

GENÈVE (le 21 mars 2024) – Alors que les enfants du nord de Gaza sont confrontés à une famine imminente et que d’autres enfants de la bande de Gaza risquent de souffrir d’une insécurité alimentaire catastrophique, le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies a publié aujourd’hui la déclaration suivante, réitérant son appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat.

« Les enfants de Gaza meurent de faim.

Ils sont privés de nourriture, même les miettes ne sont pas faciles à trouver.

Une petite fille a pleuré devant la caméra de la BBC en s’écriant : “le pain me manque”.

La puissance occupante a bloqué ou fortement limité l’approvisionnement en nourriture et autres produits de première nécessité, ainsi que l’aide.

À ce jour, 27 décès d’enfants dus à la malnutrition et à la déshydratation ont été signalés à Gaza, selon le Ministère de la santé de la bande de Gaza.
Le nombre réel de décès dus à la famine est probablement beaucoup plus élevé, et il est appelé à augmenter. Les enfants de Gaza ne peuvent plus attendre, car avec chaque minute qui passe, nous risquons de voir un autre enfant mourir de faim sous nos yeux.

Un enfant de moins de 2 ans sur trois dans le nord de la bande de Gaza souffre de malnutrition aiguë, ce qui représente une forte augmentation par rapport aux 15,6 % enregistrés en janvier, selon un dépistage nutritionnel effectué par l’UNICEF et ses partenaires.

Les experts du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire ont averti que la famine était imminente dans les provinces du nord et devrait se produire à tout moment d’ici mai 2024.

Le Cadre a également estimé que la moitié de la population de la bande de Gaza, soit environ 1,11 million de personnes, sera confrontée à des conditions catastrophiques et au niveau le plus élevé de l’échelle d’insécurité alimentaire aiguë du Cadre au cours des quatre mois précédant la mi-juillet si le conflit s’intensifie, notamment par le biais d’une offensive terrestre à Rafah.

Le Comité a demandé à plusieurs reprises un cessez-le-feu à Gaza. Depuis notre déclaration de février, la situation s’est considérablement détériorée. Le massacre se poursuit sans relâche et, aujourd’hui, des enfants meurent d’une famine qui aurait pu être évitée.

Des actions délibérées telles que le blocage et la restriction de l’aide humanitaire semblent être calculées pour provoquer la destruction physique des enfants palestiniens, et nous nous référons à cet égard à la décision provisoire de la Cour internationale de Justice (CIJ) du 26 janvier 2024, qui a jugé « plausibles » certains droits revendiqués par l’Afrique du Sud en vertu de la Convention sur le génocide.

Nous attirons l’attention sur l’ordonnance formulée par la CIJ à Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission [...] de tout acte entrant dans le champ d’application de l’article II de la Convention », y compris l’assassinat de membres du groupe ; de « prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide » ; et de « permettre la fourniture [...] de l’aide humanitaire ».

Depuis l’ordonnance de la CIJ du 26 janvier et jusqu’au 19 mars, plus de 108 Palestiniens en moyenne ont été tués et 178 autres blessés chaque jour à Gaza, dont des enfants. L’invasion imminente de Rafah portera la situation fragile à son comble, mettant la vie de 600 000 enfants en danger immédiat, et atteindra rapidement le point de non-retour de la famine.

Tout en réitérant ses appels à la libération immédiate des enfants encore retenus en otage, le Comité appelle également toutes les parties, dont l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, à un cessez-le-feu humanitaire immédiat afin de protéger la vie de centaines de milliers d’enfants innocents. Nous appelons les États à reprendre et à renforcer le financement de l’UNRWA et nous demandons instamment l’ouverture de plusieurs points de passage terrestres pour permettre une augmentation massive de l’aide dans toute la région, y compris dans le nord de Gaza, ainsi que des garanties de sécurité et un passage sans entrave pour veiller à ce que l’aide parvienne à tous les enfants, dans toutes les zones. »

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias à Genève, veuillez contacter :

Vivian Kwok : vivian.kwok@un.org
Groupe des médias du HCDH : ohchr-media@un.org

Contexte :

Le Comité des droits de l’enfant surveille l’adhésion des États parties à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses protocoles facultatifs concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, et la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. La Convention compte à ce jour 196 États parties. Les 18 membres qui composent le Comité sont des experts indépendants des droits de l’homme issus du monde entier, qui exercent leurs fonctions à titre personnel et non en tant que représentants des États parties.

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