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Le Conseil des droits de l'homme examine les moyens de favoriser la promotion d'une culture de tolérance et de paix

Arrière

14 juin 2011

Conseil des droits de l'homme
APRES-MIDI 14 juin 2011

Il ouvre son débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée

Le Conseil des droits de l'homme a convoqué, cet après-midi, un groupe de discussion sur les moyens, pour la communauté internationale, de redoubler d'efforts afin de favoriser un dialogue à l'échelle mondiale pour la promotion d'une culture de la tolérance et de la paix fondée sur le respect des droits de l'homme et de la diversité des religions et des convictions. Il a en outre entamé son débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée.

Dans une déclaration liminaire, Mme Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a déploré la progression de l'intolérance, de l'antisémitisme, de l'islamophobie et de la christianophobie, comme le dénoncent aussi de nombreuses résolutions adoptées par les Nations Unies. La Haut-Commissaire a jugé préoccupante l'influence des discours publics xénophobes, particulièrement quand ils s'expriment dans les médias populaires. En abordant ces problèmes, le Conseil doit cependant être guidé par les principes de la liberté de pensée, de conscience et de religion, ainsi que par le droit à la liberté d'opinion et d'expression. La liberté d'expression est essentielle pour créer un environnement propice à un débat constructif et respectueux sur la religion et sur la foi.

Dans un message enregistré, M. Jorge Sampaio, Haut Représentant des Nations Unies pour l'Alliance des civilisations, a rappelé la responsabilité de tous de promouvoir une culture de paix et de dialogue entre les civilisations, d'où la nécessité d'établir des partenariats aux niveaux local, national et régional, ainsi qu'avec la société civile, le privé et les médias. Dans son message au Conseil, le Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique, M. Ekmeleddin Ihsanoglu, salue pour sa part la capacité du Conseil à s'engager dans un processus ouvert et transparent pour obtenir un consensus sur des questions délicates.

M. Ahmer Bilal Soofi, Président de la Société de recherche sur le droit international du Pakistan, a jugé hautement souhaitable que se tienne un débat interculturel entre représentants de différentes religions, plutôt qu'entre diplomates. Le Vice-président de l'Institut international de recherche politique et de civilisation et ancien Rapporteur spécial sur le racisme, M. Doudou Diène, a dénoncé l'instrumentalisation politique de l'intolérance pour des motifs électoraux ainsi que la légitimation intellectuelle de l'intolérance. Il faut dépasser le débat idéologique sur les droits de l'homme et amener les religions à œuvrer de concert, sur la base des valeurs qu'elles partagent.

M. Adil Akhmetov, Représentant personnel du Président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination contre les musulmans, a déploré que de nombreux crimes de haine antimusulmane ne sont pas reconnus en tant que tels, et il existe très peu de statistiques fiables à cet égard dans la grande majorité des pays. Mme Simona Santoro, Conseillère en matière de liberté de religion ou de conviction au Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a notamment fait savoir que l'OSCE crée du matériel pédagogique favorisant la tolérance et la compréhension.

Porte-parole et membre du Directoire international de la Communauté Sant' Egidio, M. Mario Marazziti a souligné qu'il faut sensibiliser l'opinion publique et surveiller la langue utilisée par les médias pour éviter la propagation de stéréotypes. Il a appelé à la création de médias communs (juifs, chrétiens, musulmans, athées) qui adopteront un nouveau langage et initieront un processus de longue haleine pour cicatriser les plaies.

Mme Suzan Johnson Cook, Ambassadrice itinérante pour la liberté religieuse et Chef du bureau sur la liberté religieuse au Département d'État des États-Unis, a déclaré que plus encore qu'adopter des mesures politiques, il faut instaurer un climat qui empêche la survenue de violences et, donc, travailler à la prévention. À ce titre, elle a rappelé que le Président Obama a condamné sans appel le pasteur ayant brûlé un exemplaire du Coran, au début de cette année.

Au cours du débat, il a été estimé que des réunions telles que celle organisée aujourd'hui par le Conseil sont précisément le meilleur moyen de «gommer les différences». Les agressions contre les valeurs communes des religions et systèmes de pensée doivent interpeller chacun: il faut dénoncer les extrémistes de tous bords ainsi que les discriminations. Des délégations se sont intéressées à la notion de différence et aux voies et moyens de miser sur celle-ci, au lieu de l'ériger en motif de division. D'autres sont convenues avec Mme Pillay que le rôle des États est de prévenir les violences sectaires et que les gouvernements doivent intégrer dans leurs politiques la promotion du dialogue interreligieux. Malgré l'utilité des lois, le moteur de la lutte contre l'intolérance doit être le dialogue interreligieux, a-t-il été souligné.

Les États suivants ont participé au débat avec les panélistes: Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), Italie, Chine, Maroc, Union européenne, Cuba, Malaisie, Autriche, Australie, Algérie, Arabie saoudite, Royaume-Uni, Maldives, Palestine (au nom du Groupe arabe), Irlande, Koweït, Azerbaïdjan, Suisse, Bahreïn, Suède, Sénégal, États-Unis, Turquie et Arménie, Bosnie-Herzégovine, France, Iran, Iraq, Fédération de Russie et Brésil. United Nations Watcha également pris la parole.

En début de séance, sept États ont fait des déclarations dans le cadre du débat général sur le racisme: Hongrie (au nom de l'Union européenne), Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), Nigéria (au nom du Groupe africain), États-Unis, Espagne, Chine et Fédération de Russie.

Demain à 9 heures, le Conseil tiendra un débat portant sur les meilleures pratiques en matière de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, dans le contexte du dixième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Durban. À la mi-journée, le Conseil reprendra le débat général sur le racisme entamé cet après-midi.

Débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée: suivi et application de la Déclaration et du Plan d'action de Durban

M. ANDRÁS DÉKÁNY (Hongrie au nom de l'Union européenne) a réaffirmé les valeurs communes aux États Membres de l'Union européenne, en particulier contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie. Le représentant a déploré que de trop nombreux États n'ont pas encore signé ou ratifié la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. L'Europe a, pour sa part, adopté en l'an 2000 une législation visant à remédier à la discrimination sur la base de l'appartenance ethnique ou l'origine raciale dans un certain nombre de domaines tels que l'emploi, l'éducation, la sécurité sociale, les soins de santé et l'accès aux biens et aux services, en particulier au logement. Le traitement équitable de toutes les personnes est une condition fondamentale d'appartenance à l'Union européenne, a réaffirmé le représentant. Il est également essentiel de lutter contre les mesures discriminatoires et de sensibiliser l'opinion à l'application des lois contre la discrimination et en faveur du respect de la tolérance et de la diversité. L'«Année de l'égalité pour tous», en 2007, a été l'occasion d'informer et de sensibiliser sur la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'intolérance au niveau européen, a indiqué le représentant.

M. MUHAMMAD SAEED SARWAR (Pakistan au nom de l'Organisation de la conférence islamique – OCI) a dit toute l'importance qu'attache l'OCI à la lutte contre le racisme et, dans ce cadre, au Programme et à la Déclaration de Durban. Malgré de nombreux progrès accomplis pendant la dernière décennie, des formes tant anciennes que nouvelles de racisme continuent de sévir, a regretté le représentant. Dix ans après Durban, la communauté internationale doit envoyer un message fort à tous ses membres, pour rappeler que le racisme sous quelque forme que ce soit est inacceptable et qu'il doit être combattu sans merci. Le représentant a souligné que les musulmans du monde entier sont victimes d'intolérance et l'objet de stéréotypes négatifs, la liberté de religion étant exercée de manière sélective: l'antisémitisme est unanimement condamné tandis que les propos islamophobes sont, eux, tolérés. Les États doivent prendre les mesures nécessaires contre toutes les formes d'intolérance et de discrimination. Ils doivent également travailler ensemble pour identifier les moyens de lutter contre toutes les formes d'intolérance religieuse et contre la discrimination fondée sur l'appartenance religieuse. À cet égard, l'OCI réitère son engagement à collaborer avec toutes les parties prenantes, a conclu le représentant.

M. MOHAMMED HAIDARA (Nigéria au nom du Groupe africain) a souligné que la Déclaration et le Programme d'action de Durban s'inscrivaient pleinement dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Leur pertinence demeure pleine et entière, de même que le document final issu de la Conférence d'examen: ces documents constituent une base solide pour combattre le racisme et la discrimination raciale, estime le Groupe africain. Celui-ci espère que le dixième anniversaire de la Conférence de Durban, qui sera célébré en septembre prochain à New York, ne donnera pas seulement lieu à des déclarations de bonnes intentions mais qu'il sera l'occasion d'établir une plate-forme historique permettant à la communauté internationale de réitérer son engagement à mettre pleinement en œuvre les dispositions de la Déclaration et du Programme d'action de Durban.

M. JOHN C. MARIZ (États-Unis) a souligné l'importance accordée à son pays à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée. En tant que peuple très diversifié, le peuple américain Unis appuie les efforts internationaux visant à combattre ces phénomènes. Au plan interne, le Gouvernement américain veille à l'application des lois dans les domaines électoral, de l'environnement, de l'emploi et de l'accès aux services, afin que les mêmes droits et obligations s'appliquent à tous les citoyens. La discrimination raciale et l'intolérance n'ont pas leur place dans la vie américaine, a assuré le représentant. Le Président Obama a d'ailleurs réaffirmé son engagement à œuvrer sans relâche en faveur de la non-discrimination ethnique. Évaluant les méthodes de travail du Conseil des droits de l'homme et d'autres organes de suivi des instruments relatifs aux droits de l'homme, le représentant a estimé que le problème ne réside pas dans le manque de textes mais bien dans leur mise en œuvre pleine et effective.

M. MANUEL ALHAMA ORENES (Espagne) a observé que les formes de xénophobie et de racisme ont évolué depuis la Conférence de Durban en 2001. Il apparaît, par exemple, urgent de mieux protéger les membres de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle, victimes de nombreuses violations de leurs droits fondamentaux. L'Espagne a pris d'importantes mesures en ce sens, afin d'élargir les droits de ces citoyens sur son territoire. Cependant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour éliminer l'homophobie et la «transphobie» qui prévalent encore dans les codes pénaux de nombreux pays. Le représentant a salué les initiatives internationales prises pour lutter contre ce fléau, comme la désignation, depuis 2009, du 17 mai comme «Journée contre l'homophobie». Les États doivent aussi réagir contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, ce que compte faire le Gouvernement espagnol à titre prioritaire, a fait savoir son représentant.

M. YANG ZHILUN (Chine) a souligné que le racisme violait les valeurs fondamentales et qu'il constituait un véritable défi lancé à toute la communauté internationale. Les incitations à l'intolérance et à la haine religieuse ont malheureusement tendance à se multiplier, ainsi que les actes hostiles visant les migrants. La mise en œuvre de textes tels que la Déclaration et le Programme d'action de Durban et le document final de la Conférence d'examen de Genève, est absolument nécessaire pour aller de l'avant dans la lutte contre ces phénomènes détestables.

M. ROMAN KASHAEV (Fédération de Russie) a rappelé que la lutte contre le racisme est un des axes prioritaires des efforts des Nations Unies en matière des droits de l'homme et s'est félicité de la nouvelle impulsion donnée à cette thématique. Il a rappelé que, cette année, la communauté internationale célèbre le dixième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Durban: l'actualité de nombreux pays démontre à l'envi l'utilité et l'importance de ces documents. Le représentant a regretté que certains pays aient essayé de faire d'une réunion tenue à New York, dans le cadre du suivi de la Conférence d'examen de Durban, une réunion à huis clos, sans la participation de la société civile ni couverture des médias.

Réunion débat sur les moyens de favoriser la promotion d'une culture de tolérance et de paix

Déclaration liminaire

MME NAVI PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a estimé que la résolution 16/18 du Conseil relative à la lutte contre l'intolérance, la stigmatisation, la discrimination et la violence à l'encontre des personnes sur la base de leur religion ou de leur croyance constituait une bonne plate-forme en direction d'une meilleure compréhension des défis qui sont posés en la matière et de la manière de les surmonter. Ces dernières années, a-t-elle rappelé, plusieurs résolutions des Nations Unies ont noté que l'intolérance, notamment l'antisémitisme, l'islamophobie et la christianophobie, était en augmentation. Des formes multiples de discrimination peuvent affecter aussi bien des individus que des groupes. Par exemple, les femmes souffrent trop souvent encore de discriminations multiples fondées sur leur sexe et sur leur religion ou leur croyance. Dans certains pays, la loi elle-même continue de discriminer les femmes, notamment en leur interdisant ou en leur imposant le port du voile en public. Les migrants peuvent eux aussi être confrontés à la discrimination en raison aussi bien de leur statut que de leur origine, ethnique ou nationale. Le rôle des discours publics dans le développement de la xénophobie ou dans son exacerbation est préoccupant, en particulier dans les médias populaires, a souligné la Haut-Commissaire.

En étudiant et en tentant de traiter ces questions, nous devons être guidés par les principes de la liberté de pensée, de conscience et de religion, ainsi que par le droit à la liberté d'opinion et d'expression, a poursuivi Mme Pillay. On affirme souvent que les libertés d'expression et de religion sont contradictoires; il s'agit là d'une assertion erronée, a-t-elle souligné. Ces libertés sont en effet interdépendantes et se renforcent mutuellement, a-t-elle déclaré. La liberté de religion ne peut exister si la liberté d'expression n'est pas respectée, a-t-elle expliqué; de même, la liberté d'expression est essentielle si l'on souhaite créer un environnement dans lequel puisse se tenir une discussion constructive et pleine de respect sur la religion et la foi. Il faut continuer de rechercher un équilibre entre ces droits, sans sous-estimer la difficulté de cette entreprise, a poursuivi la Haut-Commissaire, soulignant que le rôle de l'État est fondamental dans cette démarche. En dernière analyse, c'est à l'État qu'incombe l'obligation première de protéger les victimes de violations des droits de l'homme et d'empêcher les actes d'intolérance, de discrimination et de violence contre les personnes sur la base de leur religion, a insisté Mme Pillay. Les États doivent aussi agir en tant que catalyseurs du dialogue interculturel, a-t-elle souligné. À cet égard, l'éducation est essentielle pour favoriser une culture du respect des droits de l'homme et de la diversité religieuse.

Déclarations des panélistes

Dans un message diffusé par vidéotransmission, M. JORGE SAMPAIO, Haut Représentant des Nations Unies pour l'Alliance des civilisations, a rappelé que la Déclaration du Millénaire appelait à promouvoir le dialogue et la paix. Il a appelé la communauté internationale à s'engager pour permettre à tous les peuples, et aux jeunes en particulier, de s'exprimer à propos de leur propre avenir. Il a souligné qu'il ne fallait pas craindre les différences entre peuples et civilisations, car elles représentent au contraire un atout, une richesse pour l'humanité. Il a rappelé la responsabilité de tous de promouvoir une culture de paix et le dialogue entre les civilisations et a insisté sur la nécessité, à cette fin, d'établir des partenariats aux niveaux local, national et régional, ainsi qu'avec la société civile, le secteur privé et les médias. M. Sampaio a rappelé que le quatrième Forum de l'Alliance des civilisations se tiendrait à Doha à la fin de cette année.

Intervenant au nom du Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), M. Ekmeleddin Ihsanoglu, M. SLIMANE CHIKH, Représentant permanent du Pakistan, a rappelé qu'en septembre dernier, devant l'Assemblée générale, M. Ihsanoglu avait prôné la tolérance et la négation d'un monde uniforme globalisé. Cette approche, qui a été à la base de la résolution 16/18 du Conseil, ne signifie pas forcément le triomphe de l'unilatéralisme; bien au contraire, a-t-il souligné. Il a souhaité que la discussion de cet après-midi permette de contribuer à la recherche d'une approche que l'on peut qualifier d'alternative, telle que dictée par la résolution 16/18, qui est d'une importance cruciale pour l'OCI. Ce texte a en effet prouvé la capacité de cette Organisation à s'engager en tant que groupe dans un processus ouvert et transparent pour obtenir un consensus sur des questions délicates, a fait valoir M. Chikh. Il a salué l'attitude exemplaire de la Secrétaire d'État américaine, Mme Hillary Clinton, et le rôle qu'elle a joué dans l'obtention de ce consensus. L'OCI reste pleinement disposée à promouvoir ce discours d'ouverture d'une façon inclusive, a-t-il conclu.

M. AHMER BILAL SOOFI, avocat et expert de droit international humanitaire, Président de la Research Society of International Law, a déclaré que dans la religion musulmane, l'incitation à la haine est souvent attribuée à des imams dont la puissance peut être davantage due à leur talent oratoire qu'à leurs connaissances en matière religieuse. Il est hautement souhaitable que se tienne un débat interculturel entre représentants de différentes fois, alors qu'à l'heure actuelle le débat a plutôt lieu entre diplomates, a-t-il poursuivi. Une autre possibilité serait de débattre au sein des institutions onusiennes pertinentes ou de faire appel à des experts juridiques pour qu'ils produisent une étude cartographiant les législations existantes associées à la thématique considérée. M. Bilal Soofi a estimé que la mise sur pied d'un secrétariat en charge de cette réflexion pourrait avoir son utilité.

M. DOUDOU DIÈNE, Vice-président de l'Institut international de recherche politique et de civilisation et ancien Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, a souligné combien est historique la résolution 16/18 du Conseil qui a recueilli le consensus sur une question grave et sérieuse. Il a fait observer que l'instrumentalisation politique de l'intolérance est électoralement payante; il faut bien prendre la mesure de ce danger, a-t-il insisté, ajoutant qu'il existe aussi une légitimation intellectuelle de l'intolérance et de la promotion du conflit entre les civilisations. Le risque est sérieux et il faut trouver des solutions à long terme, a souligné M. Diène, plaidant en faveur d'un débat qui passe de la théologie en vase clos à une éthique commune à toutes les religions. Il faut amener les religions à miser sur les valeurs qu'elles ont en partage, a-t-il insisté. Il a réitéré la proposition qu'il avait faite lorsqu'il était encore Rapporteur spécial afin que soit mis en place un observatoire sur les actes et manifestations de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie. Il a également préconisé de promouvoir les interactions au sein de chaque société et entre les différentes sociétés du monde afin de faire en sorte que la question identitaire - qui nourrit les idéologies racistes - soit disséquée et réduite à ce qu'elle est, à savoir une expression de racisme. En conclusion, M. Diène a recommandé d'établir un plan de travail afin de veiller à ce que la résolution 16/18 du Conseil ne tombe pas dans les oubliettes.

M. MARIO MARAZZITI, porte-parole et membre du Directoire international de la Communauté Sant'Egidio, s'est interrogé sur les moyens de cicatriser les plaies et d'empêcher l'intolérance de devenir une arme mortelle, afin de construire une mémoire commune qui éteindrait tout sentiment de revanche. Il a résumé son argumentation en une question: comment vivre ensemble aujourd'hui? Il a évoqué le cas de feu M. Shabbaz Bhatti, ancien Ministre des minorités au Pakistan, sauvagement assassiné pour avoir «jeté des passerelles de solidarité entre chrétiens et musulmans pauvres» et défendu les droits des chrétiens. M. Marazziti a salué la proclamation au Pakistan de la journée du 11 août comme «Journée nationale des minorités» et a appelé d'autres pays à imiter de telles initiatives. Malheureusement, a-t-il rappelé, les pays européens restent dominés par un sentiment de crainte généralisé qu'il faut réduire.

M. Marazziti s'est aussi interrogé sur le rôle de la religion, rappelant que, si elle alimente certains conflits, elle peut en apaiser d'autres – en témoigne le dialogue interconfessionnel d'Assise, initié par Jean-Paul II. La Communauté Sant' Egidio travaille à ce dialogue depuis vingt-cinq ans, par exemple lors du sommet Islam-Chrétienté tenu à Rome après les attentats du 11 septembre 2001. M. Marazziti a évoqué d'autres initiatives encourageantes: ainsi, en Côte d'Ivoire, des communautés se sont unies pour empêcher des représailles après des attaques menées contre une église et contre une mosquée; ou encore les pèlerinages interconfessionnels organisés à Auschwitz et à Dachau contre la tentation du négationnisme.

M. Marazziti a souligné qu'il faut sensibiliser l'opinion publique et surveiller la langue utilisée par les médias, pour éviter la propagation de stéréotypes. Il a appelé à la création de médias communs (juifs, chrétiens, musulmans, athées) qui adopteront un nouveau langage et initieront un processus de longue haleine pour cicatriser les plaies.

M. ADIL AKHMETOV, Représentant personnel du Président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination contre les musulmans, a souligné que de nombreux crimes de haine antimusulmane ne sont pas reconnus en tant que tels. Il existe très peu de statistiques fiables à cet égard. Seuls l'Autriche, le Canada, la Suède et les États-Unis disposant d'informations de cette nature. Très souvent, l'islam est présenté comme une idéologie incompatible avec la démocratie, ce qui est totalement fallacieux, a-t-il souligné. M. Akhmetov s'est dit préoccupé par la demande qui est faite aux fidèles d'abandonner leur culture et leur religion, ainsi que par les lois interdisant par exemple la burqa. Enfin, il s'est dit inquiet des initiatives visant à interdire les symboles musulmans, initiatives qui jettent l'opprobre sur toute une communauté et qui sont des atteintes à la liberté religieuse. Les musulmans et leurs dirigeants ont rarement l'occasion de se faire entendre dans le débat public et dans les médias, a encore regretté M. Akhmetov.

MME SIMONA SANTORO, Conseillère en matière de liberté de religion ou de conviction au Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a indiqué que l'OSCE aborde les problèmes liés à l'intolérance d'abord du point de vue de ses principales manifestations – antisémitisme, intolérance contre les musulmans et intolérance envers les chrétiens et les membres d'autres religions. Deuxièmement, l'OSCE lie la tolérance au respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de religion et la liberté d'expression. Troisièmement, l'OSCE engage les États membres à entreprendre des mesures concrètes pour lutter contre l'intolérance, y compris ses formes violentes, au niveau de la législation, de l'application des lois, de l'éducation, de la collecte de statistiques, de la surveillance des crimes de haine, des médias et de la promotion du dialogue interculturel.

L'OSCE prodigue son aide dans deux domaines. D'abord, au niveau du suivi et des rapports sur les crimes de haine, ainsi que de l'assistance dans la lutte contre ces crimes: législation, formation des forces de l'ordre et éducation. Ensuite par la création d'outils pédagogiques qui favorisent la tolérance et la compréhension. Les Principes directeurs de Tolède offrent ainsi des conseils pratiques aux États membres. Des programmes ont été mis au point pour le renforcement des capacités de la société civile. Mme Santoro a cité plusieurs exemples d'actions pédagogiques de l'OSCE: organisation de la première journée d'information sur la liberté de religion ou de conviction (Istanbul), ou encore engagement du Gouvernement polonais en vue de la formation 200 000 agents de police à la prévention et à la résolution de conflits raciaux et issus de discriminations variées.

MME SUZAN JOHNSON COOK, Ambassadrice pour la liberté religieuse et Chef du bureau sur la liberté religieuse au Département d'État des États-Unis, a déclaré que son pays menait une «campagne de tous les instants» contre l'intolérance. Les États-Unis considèrent que la garantie des libertés fondamentales de tous est une condition indispensable à la paix et la stabilité mondiales. Mme Johnson Cook a souligné que tous les États ont les moyens d'organiser cette lutte: il n'est besoin que de volonté politique pour la mener à bien, en adoptant, par exemple, des lois contre la discrimination fondée sur l'appartenance religieuse. Les chefs religieux doivent tous condamner l'idéologie de la haine: à défaut, ils se rendent coresponsables des violences motivées par la haine.

Cependant, plus encore qu'adopter des mesures politiques, il faut instaurer un climat qui empêche la survenue de violences et, donc, travailler à la prévention, a ajouté Mme Johnson Cook. À ce titre, elle a rappelé qu'après les attentats du 11 septembre, le Président Bush avait tendu la main aux dirigeants de mosquées et lancé un dialogue avec les leaders musulmans. De même, le Président Obama a condamné sans appel le pasteur ayant brûlé un exemplaire du Coran, au début de cette année. Le Président américain a par ailleurs mis l'accent sur l'importance de la collaboration entre les confessions et lancé plusieurs mesures en la matière. Ainsi, une Conférence interconfessionnelle a été organisée par l'Indonésie et les États-Unis afin de renforcer la collaboration dans divers domaines: éducation, lutte contre la pauvreté et gouvernance, notamment.

Aperçu des débats

La délégation du Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique, a souligné que la destruction en public d'un exemplaire du Coran, en Floride, montre les lacunes qui perdurent dans le domaine de la lutte contre l'intolérance. Comment combler ce vide juridique, s'est-il interrogé, avant de souhaiter un engagement constructif de tous, rappelant à ceux qui semble vouloir l'ignorer que l'islam est une religion de fraternité.

Le représentant de la Suisse a regretté le climat d'intolérance régnant actuellement et les préjugés et raccourcis simplificateurs polluant les débats. L'égalité des droits, la protection de l'identité culturelle, religieuse et linguistique des personnes appartenant à des minorités et leur participation à la vie politique et sociale, favorisent la stabilité et la prospérité à l'intérieur d'un État et contribuent de façon non négligeable à la prévention des conflits, a dit le représentant. Son homologue de l'Arabie saoudite a remarqué que les facteurs qui encouragent l'intolérance et la discrimination se multiplient. Il en a voulu pour exemple la profanation de livres et symboles religieux, qui ne font qu'alimenter l'intolérance.

Le représentant du Sénégal a insisté sur l'importance de recueillir la voix de la jeunesse, et rappelé l'urgence de combattre l'ignorance et la méfiance sources de nombreux conflits actuels. La délégation de la Fédération de Russie a rappelé que son pays avait une tradition séculaire de coexistence entre fois diverses. Malheureusement, aucune communauté nationale n'est exempte de manifestations de fanatisme religieux, a-t-il constaté. Il est inacceptable que le discours des droits de l'homme soit utilisé comme un outil destructeur, estime par ailleurs la délégation russe. Le représentant de Bahreïn, a rappelé que la cohabitation interreligieuse était un processus de longue haleine, qui exige de jeter des bases solides en vue du respect des droits de l'homme. La République islamique d'Iran s'est alarmée de la tendance à la diffamation des «religions divines» qui constitue l'un des grands défis de notre temps. Le représentant a déploré que, pour certains États occidentaux, cette islamophobie rampante s'inscrive dans le cadre de la liberté d'expression.

Cuba a souligné que les gouvernements doivent intégrer dans leur politique la promotion du dialogue interreligieux. Les représentants de l'Italie et de la Chine sont convenus avec Mme Pillay que le rôle des États est de prévenir les violences sectaires. Le réveil des peuples de la rive sud de la Méditerranée montre que l'on devait plutôt s'efforcer de se comprendre plutôt que de se méfier les uns des autres, a conclu le représentant de l'Italie. On compte près de 100 millions de croyants en Chine - chrétiens, bouddhistes, musulmans - qui cohabitent pacifiquement, a assuré le représentant de ce pays. La Suède et les États-Unis ont aussi appelé les États à prendre leurs responsabilités dans la lutte contre l'intolérance religieuse au niveau législatif. La Suède a appelé à travailler à la prévention dans le domaine des lois, des politiques et de l'éducation, tandis que les États-Unis ont appelé à mettre en œuvre la résolution sur la liberté de religion votée en mars.

Pour la Turquie, il est nécessaire de garder à l'esprit que la nature du droit international est évolutive, et que telle doit être notre attitude en matière de lutte contre l'intolérance religieuse. La représentante a appelé les États à se conformer aux dispositions de la Convention contre la discrimination raciale en plaçant l'incitation à la haine et autres actes similaires au nombre des délits punis par la loi. Cependant, malgré les bienfaits des lois, le moteur de la lutte contre l'intolérance reste le dialogue interreligieux.

De très nombreuses délégations, à l'instar de celles du Brésil et de l'Union européenne, ont énuméré les actions qu'elles menaient en faveur de la tolérance interculturelle et religieuse. L'an prochain, l'Autriche a ainsi annoncé qu'elle célèbrerait le centenaire de la reconnaissance de la foi musulmane sur son territoire. L'an dernier, un Plan national contre la discrimination a commencé d'être mis en œuvre. Pour l'Autriche, le débat de ce jour, tout en étant une contribution importante au rapprochement, ne devait pas craindre toutefois le débat contradictoire.

Quant à la délégation du Maroc, elle a réaffirmé l'engagement permanent de son pays: pays carrefour entre l'Afrique, l'Europe et le Proche-Orient, fidèle à son histoire et à une personnalité plurielle ouverte sur le monde, le Maroc ne cesse d'œuvrer à la promotion du dialogue entre les religions et les cultures, a expliqué sa représentante. Le Maroc a fait le choix d'un islam «conciliateur, fraternel, généreux, tolérant et ouvert sur l'autre». La délégation de la Malaisie a indiqué que son pays était un «melting-pot» de 214 groupes ethniques, et qu'il était par ce fait très conscient des risques de dérives sectaires. À titre d'exemple d'action volontariste, le gouvernement encourage le tourisme religieux afin de faire connaître l'architecture des lieux de culte des différentes religions du pays, ce qui est une façon d'encourager la tolérance.

Le délégué de l'Australie a informé que son gouvernement encourageait le respect de la liberté de religion ou de conviction par la sensibilisation et l'éducation, essentielles à cet égard. Le Cadre australien des droits de l'homme, lancé l'année dernière, met l'accent sur cette approche prôné par le Conseil des droits de l'homme. Il a vigoureusement condamné l'incitation à la violence, érigée en délit dans le Code pénal australien.

L'Algérie juge préoccupante la politisation populiste du racisme et de l'intolérance religieuse, qui se propage même dans les pays dits des droits de l'homme et du respect d'autrui. Son représentant a cité le verset 29-26 du Coran qui interpelle tous les croyants des autres religions monothéistes. En Algérie, la loi reconnaît comme journées fériées et payées les fêtes religieuses chrétiennes et juives. Il a prié les panélistes de lui dire si la réciproque existe dans les pays de ces confessions.

La représentante du Royaume-Uni a appelé les États à prendre des mesures propices à un climat intérieur de tolérance religieuse, de paix et de respect. La représentante s'est particulièrement félicitée des propos de M. Doudou Diène et fait état, dans son pays, de nombreux projets impliquant les jeunes pour développer de bonnes relations interconfessionnelles, sur les campus universitaires en particulier.

De son côté, la déléguée des Maldives a déclaré que la mondialisation, les terribles incidents du 11 septembre 2001 et les mesures de lutte contre le terrorisme ont conduit à une montée de l'intolérance et de la méfiance. Les Maldives, comme d'autres pays islamiques, sont disposées à engager un dialogue avec d'autres confessions pour barrer le passage aux tenants de la haine et de l'incitation à l'intolérance et à la violence fondée sur la religion ou la conviction. La représentante a appelé à l'ouverture d'un dialogue ouvert et serein pour montrer que l'Islam en soi ne représente aucun danger pour quiconque.

Le représentant de la Palestine a rappelé que le Groupe arabe n'a cessé d'attirer l'attention sur la nécessité d'un tel débat. Les membres du Groupe arabe ont tenu de nombreuses conférences et rencontres, collectivement ou individuellement. Ainsi, l'Arabie saoudite avait convoqué une conférence de haut niveau à laquelle ont participé de nombreux États, mais aussi des oulémas et des représentants de la société civile. Le Groupe arabe s'est aussi distingué en organisant ou en sponsorisant des manifestations et des expositions dans ce même esprit.

L'Azerbaïdjan compte plus de 1800 mosquées et autres lieux de cultes, et a accueilli, en avril 2010, un sommet mondial rassemblant les dirigeants de différentes religions. La représentante de l'Arménie a indiqué que son pays a toujours été un carrefour et une terre d'accueil pour différentes cultures. Elle a dénoncé la destruction du patrimoine arménien chrétien par un pays voisin.

«Les différences sont notre richesse et l'espérance d'un monde meilleur», a affirmé la représentante de la Bosnie-Herzégovine, qui a estimé que le débat du jour contribuait à d'autres efforts du Conseil sur le même thème. Évoquant les politiques menées sur son territoire, elle a expliqué que la législation de son pays interdisait la négation du crime de génocide, rappelant qu'un millier de lieux de culte avaient été détruits pendant la guerre de 1992-1995.

Le représentant de la France a indiqué que l'article 1 de la Constitution de son pays proclamait que la République respectait toutes les croyances. Il a affirmé qu'il existait de nombreuses initiatives locales pour promouvoir la tolérance et être à l'écoute du fait religieux. Au plan national, il a rappelé qu'avait été mise en place en 2003 un organisme représentant la communauté religieuse musulmane française.

Le représentant de l'Iraq a expliqué que son Gouvernement avait pris un certain nombre de mesures pour arrêter l'hémorragie que constitue la fuite du pays des membres des minorités religieuses. Il convient de mettre un terme à la confusion entre liberté d'expression et dépréciation des symboles religieux, estime par ailleurs l'Iraq

Le délégué de l'Irlande s'est particulièrement intéressé, quant à lui, à la notion de différence et aux voies et moyens de miser sur celle-ci au lieu de l'utiliser comme motif de division. Le représentant du Koweït a estimé que des réunions telles que celle organisée aujourd'hui par le Conseil sont précisément le meilleur moyen de «gommer les différences». Les agressions contre les valeurs communes des religions et systèmes de pensée doivent nous interpeller: il faut dénoncer les extrémistes de tous bords ainsi que les discriminations. Le Koweït a ouvert un centre d'études en faveur d'une culture de la tolérance, dans le respect des particularités des uns et des autres.

Enfin, l'organisation non gouvernementale United Nations Watch a annoncé qu'un sommet mondial des organisations non gouvernementales se tiendrait à New York les 21 et 22 septembre, parallèlement au sommet des chefs d'États et de Gouvernement à l'occasion du dixième anniversaire de la Déclaration de Durban. Ce sera l'occasion de mettre le projecteur sur les situations les plus urgentes et de demander à l'ONU d'expulser de ses instances chargées des droits de l'homme les pays portant atteintes aux droits des populations.

Conclusions des panélistes

MME SANTORO a jugé fort intéressante cette discussion et a rappelé que l'engagement des gouvernements est vital pour la mise en place de mesures de lutte contre l'intolérance. La société civile a aussi un rôle crucial à jouer et les mesures pratiques peuvent être mieux adaptées aux problèmes si les acteurs locaux sont associés aux phases de préparation et de mise en œuvre de ces mesures, a-t-elle souligné.

M. BILAL SOOFI a souligné qu'en tant qu'avocat, il a accès à différentes personnes accusées d'activités terroristes. Lorsque l'on se penche sur le parcours de ces personnes, il s'avère que le manque de réparation dont ils ont pâti à un moment donné de leur vie est souvent à la source du problème qu'ils ont avec l'État contre lequel ils ont décidé de mener une guerre, a-t-il expliqué. Il a cité le cas d'un individu accusé d'un assassinat au Danemark et dont la principale motivation avait été le manque de recours juridique pour redresser un tort qu'il avait subi.

M. DIÈNE a rappelé que les plates-formes politiques racistes et intolérantes ont permis de gagner des élections. Au cœur du débat, se trouve la question essentielle de la manière dont les États Membres traitent la question de la diversité, comment ils l'approchent, l'enseignent et la pratiquent, a-t-il souligné.

M. MARAZZITI a souligné qu'à la source, toutes les religions sont favorables à la vie et que la peine de mort ne devrait donc jamais être appliquée au nom de la religion à ceux qui commettent des crimes. Il a plaidé en faveur de la création d'un observatoire sur le racisme, la discrimination et la xénophobie permettant de connaître la situation s'agissant de ces phénomènes. Un tel observatoire pourrait être basé à Genève et traiter pays par pays.

M. AKHMETOV a pour sa part constaté que tous les pays participants sont favorables aux objectifs de la présente réunion. Citant feu Jean Paul II, il a indiqué qu'il fallait être plutôt surpris par les valeurs communes entre les religions.

MME JOHNSON COOK a jugé que la discussion avait été de très haut niveau. Elle a souligné que le vandalisme de livres sacrés est tout à fait condamnable et a rappelé les condamnations unanimes faites à ce sujet par le Président Obama et par tous les représentants de la classe politique américaine, toutes tendances confondues.

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