Un expert des droits de l'homme de l'ONU exhorte le Kenya à protéger quatre militants écologistes menacés de mort
24 février 2017
GENÈVE (24 février 2017) – Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme et l’environnement*, John H. Knox, exhorte le gouvernement kenyan à prendre sans délai toutes les mesures qui s’imposent en vue de protéger quatre défenseurs des droits humains et militants écologiques qui ont été agressés et exposés à des menaces de mort, et désormais contraints à la clandestinité, depuis qu’ils ont engagé des poursuites contre une fonderie de plomb plus tôt ce mois-ci.
Deux de leurs domiciles ont été incendiés. Tous ont reçu des menaces de mort. L’un d’entre eux a vu son fils de douze ans enlevé cette semaine et détenu pendant trois jours avant d’être relâché sur le bord d’une route. Tous les quatre vivent désormais dans la clandestinité.
«C’est une question de vie ou de mort pour Phyllis Omido et les autres membres du Centre pour la Justice, la Gouvernance et l’Action pour l’Environnement (CJGEA),» a déclaré M. Knox.
«Ces violations des droits de l’homme entravent la possibilité pour les citoyens kenyans de veiller à la protection de l’environnement sans craindre pour leur vie. Il est essentiel que le gouvernement kenyan prenne dès à présent des mesures efficaces pour protéger ces défenseurs de l’environnement face à tout acte de violence et de harcèlement, qu’il enquête sur les actions et les menaces à leur encontre et qu’il sanctionne les responsables,» a souligné M. Knox.
Phyllis Omido, lauréat du prestigieux Prix Goldman – aussi appelé «Prix Nobel de l’environnement» – a fondé le CJGEA en 2015 dans une perspective de promotion et de protection des droits de l’homme et de la justice environnementale. Ses trois collègues également en danger sont Wilfred Kamencu, Anastacia Nambo et Alfred Ogola.
«Ces quatre personnes contribuent à ouvrir la voie vers un environnement plus sain au Kenya,» a déclaré M. Knox. «Leur action de défense des droits de l’homme et de protection de l’environnement par des moyens pacifiques et légitimes ne devrait pas se faire au péril de leur vie.»
En vertu du droit international relatif aux droits de l’homme, le gouvernement du Kenya est tenu de protéger leur vie et leurs libertés, y compris en enquêtant rapidement et efficacement sur les menaces à leur encontre et en les protégeant face au harcèlement et aux attaques.
«Nous devons nous rendre à l’évidence: depuis quelques années, les militants écologistes du monde entier s’exposent à un risque accru de harcèlement, de violence et de mort,» a déclaré le Rapporteur spécial. «En moyenne, trois personnes sont tuées chaque semaine quelque part dans le monde, alors qu’elles cherchent simplement à protéger l’environnement dont nous dépendons tous. Le Kenya doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que Phyllis Omido et ses courageux collègues ne subissent le même sort,» a ajouté M. Knox.
M. Knox a communiqué sur cette question avec le gouvernement du Kenya, aux côtés d’autres titulaires de mandat au titre des procédures spéciales.
FIN
(*) M. John H. Knox, Rapporteur spécial sur la question des obligations relatives aux droits de l’homme se rapportant aux moyens de bénéficier d’un environnement sûr, propre, sain et durable, a été nommé expert indépendant en 2012 par le Conseil des droits de l’homme et son mandat a été renouvelé en 2015 en tant que rapporteur spécial sur la question des obligations relatives aux droits de l’homme se rapportant aux moyens de bénéficier d’un environnement sûr, propre, sain et durable. En sa qualité de professeur de droit international à l’Université Wake Forest aux États-Unis, le Conseil l’a mandaté afin de clarifier la question de l’application des normes relatives aux droits de l’homme dans le domaine de la protection de l’environnement et d’identifier les pratiques exemplaires de prise en compte des obligations relatives aux droits de l’homme dans la formulation des politiques environnementales. Pour en savoir plus:
http://www.ohchr.org/fr/special-procedures/sr-environment
Le terme procédures spéciales, qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.
Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays: Kenya
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