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Territoire palestinien occupé : Volker Türk condamne le meurtre de plus de 500 personnes en Cisjordanie et appelle à l’établissement des responsabilités

Arrière

04 juin 2024

Les forces israéliennes prennent des mesures vigoureuses dans la région alors qu’elles ont abattu un garçon palestinien nommé Majd Shahir Aramin (14 ans) au point de contrôle de Beit Einun près de Hébron, en Cisjordanie, le 26 mai 2024. © Wisam Hashlamoun/Anadolu/Reuters

GENÈVE (le 4 juin 2024) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a lancé aujourd’hui un nouvel appel pour mettre fin à la forte augmentation de la violence meurtrière en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, et a exhorté à établir les responsabilités pour le meurtre de plus de 500 Palestiniens par les forces de sécurité israéliennes et les colons.

Samedi 1er juin, les forces israéliennes ont abattu Ahmed Ashraf Hamidat, 16 ans, et blessé grièvement Mohammed Musa Al Bitar, 17 ans, près du camp de réfugiés d’Aqabat Jaber, à Jéricho. Mohammed Musa Al Bitar est décédé le lendemain. Leur mort, ainsi que celle de quatre autres Palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes lundi, porte à 505 le nombre de Palestiniens tués depuis le 7 octobre, selon les informations évaluées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

Au cours de la même période, 24 Israéliens, dont 8 membres des forces de sécurité israéliennes, ont été tués en Cisjordanie et en Israël lors d’affrontements ou d’attaques présumées de la part de Palestiniens de Cisjordanie.

« Comme si les événements tragiques survenus en Israël puis à Gaza au cours des huit derniers mois ne suffisaient pas, la population de la Cisjordanie occupée est également soumise, jour après jour, à une effusion de sang sans précédent. Il est incompréhensible que tant de vies aient été fauchées aussi gratuitement », a déclaré le Haut-Commissaire.

« Les meurtres, les destructions et les violations généralisées des droits humains sont inacceptables et doivent cesser immédiatement. Israël doit non seulement adopter mais aussi appliquer des règles d’engagement pleinement conformes aux normes applicables en matière de droits humains. Toute allégation d’homicide illicite doit faire l’objet d’une enquête approfondie et indépendante et leurs auteurs doivent répondre de leurs actes.

« L’impunité généralisée pour de tels crimes est monnaie courante depuis bien trop longtemps en Cisjordanie occupée. Cette impunité a créé un environnement propice à la multiplication des homicides illicites par les forces de sécurité israéliennes. Le droit international doit être respecté et appliqué, et le principe de responsabilité doit être garanti. »

Les deux garçons tués ce week-end ont été abattus à une distance d’environ 70 mètres alors qu’ils s’enfuyaient après avoir jeté des pierres et/ou des cocktails Molotov en direction d’un poste militaire situé à l’extérieur d’une colonie près d’Aqabat Jaber, comme le montrent des images de vidéosurveillance.

Les forces de sécurité israéliennes ont souvent utilisé la force meurtrière en premier recours contre des manifestants palestiniens qui lançaient des pierres, des bouteilles incendiaires et des pétards sur les véhicules blindés des forces de sécurité israéliennes, alors que ces actes ne représentaient manifestement pas une menace imminente pour la vie. Le grand nombre de Palestiniens décédés après avoir reçu une balle dans le haut du corps, ainsi que le refus systématique de fournir une assistance médicale aux blessés, suggèrent une intention de tuer en violation du droit à la vie, plutôt qu’une application graduelle de la force et une tentative de désamorcer des situations tendues.

« La vérification des décès et le suivi approfondi de plus de 80 cas par le HCDH indiquent des violations constantes du droit international des droits de l’homme concernant l’utilisation de la force par les forces de sécurité israéliennes par un usage inutile et disproportionné de la force meurtrière et une augmentation des assassinats ciblés apparemment planifiés », a déclaré M. Türk. « Ils montrent également le refus ou le retard systématique de l’assistance médicale aux personnes gravement blessées. »

« Les violences commises par les forces de sécurité israéliennes et les colons israéliens, dans le contexte des tueries et des destructions qui se poursuivent à Gaza, ont semé la peur et l’insécurité parmi les Palestiniens de la Cisjordanie occupée. »

Le nombre de Palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes, qui avait déjà atteint un niveau record au cours des neuf premiers mois de 2023, a fortement augmenté après les terribles attaques menées par des groupes armés palestiniens contre Israël en octobre dernier. Depuis le début de l’année 2024, près de 200 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes, contre 113 et 50 au cours des mêmes périodes en 2023 et 2022 respectivement.

Depuis le 7 octobre, malgré l’absence d’hostilités armées en Cisjordanie occupée, les forces de sécurité israéliennes ont mené au moins 29 opérations militarisées, comprenant des frappes aériennes par des drones ou des avions et des tirs de missiles sol-sol sur des camps de réfugiés et d’autres zones densément peuplées. Durant ces opérations, 164 Palestiniens ont été tués, dont 35 enfants.

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