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Volker Türk rencontre les autorités et la société civile au Chili

Arrière

30 avril 2024
Prononcé par: Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Photo de Volker Türk avec les autorités et la société civile au Chili

Je termine aujourd’hui mes réunions bilatérales au Chili, où j’ai rencontré plusieurs membres des trois branches de l’État, y compris le Président Boric, plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement et la Cour constitutionnelle, ainsi que des organisations de la société civile, des peuples autochtones et des personnes d’ascendance africaine. Je remercie les autorités pour leur accueil généreux et tous mes interlocuteurs pour leurs échanges francs et fructueux.

Le Chili est un exemple de résilience, un pays qui a réussi à passer pacifiquement d’une dictature atroce à une démocratie. J’ai été profondément ému par ma visite au Musée de la mémoire et des droits de l’homme et par l’importance du message « ne jamais oublier et plus jamais ça ». Aujourd’hui, l’engagement du Chili en faveur des droits humains se traduit par sa participation active au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, notamment dans le cadre de l’Examen périodique universel de cette semaine, ainsi que par son engagement sur des questions clés en matière de droits humains, tant dans la région qu’à l’échelle mondiale.

J’ai été encouragé par le travail accompli par le Comité chilien pour la prévention de la torture en faveur des personnes privées de liberté, ainsi que par CINTRAS, une ONG chilienne qui soutient les survivants de la torture durant la dictature.

Bien qu’il reste beaucoup à faire dans le domaine de la justice transitionnelle, les autorités judiciaires et le Gouvernement prennent des mesures importantes, telles que le plan de recherche des victimes de disparitions forcées. Les victimes m’ont dit qu’il était crucial pour elles et pour la société chilienne dans son ensemble de continuer à progresser dans le domaine des réparations. Le lancement d’une politique publique globale visant à protéger et à préserver les sites commémoratifs constituerait une étape positive à cet égard.

Je salue également la création de la commission présidentielle pour la paix et la compréhension, soutenue par l’ensemble de l’échiquier politique chilien, afin d’aborder, entre autres, les griefs historiques du peuple mapuche en Araucanie et dans les régions adjacentes.

Lors de mes discussions avec divers interlocuteurs, j’ai souligné la nécessité d’accorder une attention soutenue à plusieurs des questions liées aux manifestations sociales de 2019. Parmi les domaines prioritaires, nous pouvons citer l’adoption d’une loi sur la liberté de réunion, conforme aux normes internationales relatives aux droits de l’homme, l’octroi de réparations complètes et une réforme de la police qui renforce le principe de responsabilité. Il est important que le cadre juridique relatif au recours à la force et à son application soit pleinement conforme au droit international des droits de l’homme, notamment aux principes de légalité, de nécessité et de proportionnalité.

J’ai également parlé du concept d’économie axée sur les droits de l’homme qui, par essence, s’attaque aux inégalités sous toutes leurs formes. Elle exige également que les différents acteurs politiques et autres parties prenantes s’unissent dans une recherche commune de l’égalité des chances pour tous, en mettant particulièrement l’accent sur les plus vulnérables et les plus marginalisés.

Il est également important de souligner que les migrants, ici comme ailleurs, apportent une contribution importante à la société. Une attention particulière doit être accordée à la protection des demandeurs d’asile et des migrants en situation de vulnérabilité.

La sécurité et les droits de l’homme doivent aller de pair. Les droits de l’homme sont la pierre angulaire d’une société démocratique.

Les liens entre les Nations Unies et le Chili sont très anciens et le Chili joue un rôle important dans les forums régionaux et internationaux, y compris dans le domaine des droits de l’homme. Notre bureau régional pour l’Amérique du Sud, basé à Santiago du Chili, se réjouit de pouvoir continuer à s’appuyer sur l’excellente coopération entretenue avec le Gouvernement pour poursuivre notre travail dans la région.


Le Haut-Commissaire est au Chili pour participer au Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, qui réunit les chefs des organisations du système onusien. Les membres du Conseil réfléchiront au contexte mondial actuel, ses effets sur le système des Nations Unies et ses liens avec ce dernier. L’ordre du jour de la réunion prévoit également des discussions sur « le crime organisé axé sur la gouvernance et l’état de droit » et sur le « Sommet de l’avenir : des solutions multilatérales pour un avenir meilleur ». En amont de cette réunion, il a pu s’entretenir avec le Gouvernement, la société civile et d’autres acteurs au Chili pendant deux jours, les 29 et 30 avril 2024.

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