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Observation du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk concernant Gaza

Arrière

12 mai 2024

DEIR AL BALAH, GAZA, LE 8 MAI : des milliers de Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont fui les quartiers de l’est de Rafah pour atteindre la côte de Deir al-Balah après la prise de contrôle par l’armée israélienne du poste frontière de Rafah du côté gazaoui à Deir al Balah, Gaza, le 8 mai 2024. © Ashraf Amra – Anadolu par l’AFP

Je suis profondément bouleversé par la détérioration rapide de la situation à Gaza, alors que les forces israéliennes intensifient leurs frappes aériennes sur Jabaliya et Beit Lahiya, au nord de Gaza, et dans certaines parties du centre de la bande de Gaza. Dans le même temps, des centaines de milliers de Palestiniens fuient Rafah après que les Forces de défense israéliennes ont ordonné de nouvelles évacuations du sud de la ville, entraînant de nouveaux déplacements massifs d’une population déjà profondément traumatisée. Je suis également inquiet face aux informations faisant état de tirs aveugles de roquettes depuis Gaza.

Depuis le 6 mai, date à laquelle les Forces de défense israéliennes ont donné l’ordre aux Palestiniens d’évacuer l’est de Rafah, plus de 278 000 personnes ont été déplacées. On peut compter parmi elles des personnes handicapées, des individus souffrant de malades chroniques, des personnes âgées, des blessés, des femmes enceintes et bien d’autres personnes qui sont physiquement incapables de se déplacer sans aide.

Les derniers ordres d’évacuation concernent près d’un million de personnes à Rafah. Où devraient-elles aller à présent ?

Aucun endroit n’est sûr à Gaza !

Ces personnes, épuisées et affamées, dont beaucoup ont déjà été déplacées à plusieurs reprises, sont dans l’impasse. D’autres villes de Gaza, dont Khan Younès, censée accueillir les personnes déplacées de Rafah, ont déjà été complètement détruites et continuent d’être attaquées. Ce ne sont pas des lieux sûrs.

J’ai exprimé à plusieurs reprises mon inquiétude face aux effets catastrophiques d’une éventuelle offensive de grande envergure sur Rafah, y compris la possibilité de nouvelles atrocités criminelles. Je ne vois pas comment les derniers ordres d’évacuation, et encore moins un assaut complet, dans une zone où les civils sont extrêmement nombreux, peuvent être conciliés avec les exigences contraignantes du droit international humanitaire et avec les deux séries de mesures provisoires contraignantes ordonnées par la Cour internationale de Justice.

En cette période de crise exacerbée par des actes visant à bloquer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza par les trois points de passage, il existe une grave pénurie de carburant, qui entrave tout, de l’acheminement à la distribution de la nourriture, en passant par le fonctionnement des hôpitaux et des services d’urgence, le traitement des eaux usées et les télécommunications. Je suis également très inquiet pour la sécurité des travailleurs humanitaires dans les zones touchées.

Je le répète : une offensive de grande envergure à Gaza ne peut se produire !

Tous les États influents doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour l’empêcher, afin de protéger la vie des civils. 

J’appelle Israël et les groupes armés palestiniens à accepter d’urgence un cessez-le-feu, et tous les otages doivent être libérés immédiatement.

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