Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Déclaration vidéo à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale
21 mars 2019
Thème : combattre et enrayer la montée du populisme nationaliste et des idéologies suprémacistes extrémistes
Déclaration de Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme (point 2)
Le 21 mars 2019
L’égalité des êtres humains et l’urgence de mettre fin à la discrimination sont au cœur des droits de l’homme. Le racisme est contraire à tout ce que nous représentons.
Aux Nations Unies et au sein du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, nous œuvrons pour mettre fin à l’intolérance et à la xénophobie, ainsi qu’à la discrimination sous toutes ses formes.
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Nous pouvons tous contribuer au développement et au bien-être de la société.
La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est l’occasion pour nous tous de renouveler notre promesse aux peuples du monde que nous lutterons - jour après jour- pour mettre fin au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l’intolérance.
Aujourd’hui, dans de nombreuses régions du monde, nous assistons à la montée de mouvements fondés sur des idées de supériorité raciale. Ces mouvements se fondent sur la diabolisation des migrants et des minorités, et se nourrissent des climats de crise, de siège et de menace.
Je tiens à souligner que ces idées de suprématie raciale, religieuse, ethnique ou nationale n’ont aucun fondement dans la réalité. La haine des autres races, des autres communautés religieuses ou des migrants ne résulte pas de l’expérience. Par exemple, le vote populiste a tendance à être bien plus faible dans les régions où les électeurs ont eu de nombreux contacts avec les migrants. Il est en revanche élevé dans les régions où il y a peu de migrants et de réfugiés, ces derniers étant l’objet de craintes non fondées.
Le nationalisme et le racisme n’offrent aucune véritable solution aux défis complexes auxquels les sociétés sont confrontées. Ils sont fondés sur des théories de conspiration, qui se propagent et s’amplifient grâce aux médias sociaux, qui répandent aveuglément ces informations.
Sur une terre déjà imprégnée de la consternation des gens face à une économie en pleine mutation, ces mouvements sèment les graines du ressentiment et de la rage, et ils récoltent la haine et la violence.
Ce nationalisme est tout le contraire du patriotisme. Il exacerbe les divisions, pousse à la violence et rend la société plus dangereuse.
Nous devons tous dénoncer et condamner tous les messages – en particulier les messages ou discours politiques – qui diffusent des idées reposant sur la supériorité ou la haine raciale, ou qui incitent au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l’intolérance.
Il est possible de se soucier à la fois de son pays et du monde qui nous entoure.
Il est possible de se soucier de sa communauté et de sa famille, et de respecter la diversité d’autrui.
En défendant ses propres droits aux dépens de ceux des autres, on court tout droit à notre perte – et à celle de l’ensemble de la société.
Le Haut-Commissariat continuera d’adopter la position la plus ferme contre le racisme, la discrimination et l’intolérance de toutes sortes, et je vous demande de nous rejoindre.
Défendez les droits de l’homme et aidez-nous à mettre fin au racisme.