Skip to main content

Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Dialogue sur la mise en œuvre de la feuille de route du Secrétaire général pour la coopération numérique

12 juin 2020

Déclaration de Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme

Excellences, chers collègues,

Je suis ravie de pouvoir m'adresser à vous aujourd'hui, alors que nous avançons dans la mise en œuvre de la feuille de route du Secrétaire général pour la coopération numérique.

Cette feuille de route est un guide collectif pour veiller à ce que les technologies numériques répondent mieux aux besoins de l'humanité. Elle peut également nous guider aux Nations Unies dans nos efforts pour atteindre les objectifs de développement durable et protéger les droits de l'homme de tous.

La pandémie de COVID-19 nous a rendus encore plus dépendants envers ces technologies. De même que les récentes protestations à travers le monde contre l'injustice raciale flagrante, la pandémie est un rappel frappant des inégalités existantes, et des conséquences potentielles de ces inégalités pour les droits de l'homme, la paix et la sécurité, et le développement.

La révolution numérique nous concerne tous.

Les approches inclusives de la réunion-débat de haut niveau du Secrétaire général sur la coopération numérique, ainsi que les tables rondes virtuelles menées conjointement par l'ONU, les États Membres et les organisations de la société civile ont été essentielles.

Leur modèle inclusif de partenariat multipartite a s'est avéré extrêmement efficace pour abattre les barrières. Et à l'approche de notre 75e anniversaire, et alors que nous envisageons la manière dont nous pouvons nous servir des technologies numériques pour « façonner notre avenir ensemble », ce modèle peut également nous faire réfléchir sur la manière dont l'ONU peut fonctionner à l'avenir.

Le Haut-Commissariat a collaboré avec la République de Corée, l'Union européenne et l'ONG Access Now pour élaborer les recommandations 3A et 3B du rapport de la réunion-débat de haut niveau, qui portent sur les droits de l'homme.

Je les remercie pour leur collaboration, ainsi que les quelque 40 parties prenantes qui ont pris part à notre table ronde virtuelle.

Les difficultés et possibilités en matière de droits de l'homme sont cependant présentes dans toutes les recommandations du rapport de la réunion-débat de haut niveau sur la coopération numérique.

Il sera crucial de veiller à ce que les droits de l'homme restent au cœur de tous les efforts de mise en œuvre du rapport pour garantir un véritable impact – concernant la connectivité numérique, l'inclusion numérique, l'intelligence artificielle, la confiance et la sécurité, la coopération numérique, l'architecture de la coopération numérique et d'autres points.

Excellences, chers collègues,

La vision et les actions recommandées à l'issue de ce processus consultatif suivent de près l'appel à l'action en faveur des droits de l'homme lancé plus tôt cette année par le Secrétaire général, en particulier les « nouvelles frontières des droits de l'homme ».

Le HCDH travaille actuellement en étroite collaboration avec plus de 30 autres organismes des Nations Unies sur la mise en œuvre de cet appel à l'action. Nous devrions conjuguer ces efforts avec les activités de mise en œuvre de la feuille de route.

Cette feuille de route et l'appel à l'action du Secrétaire général soulignent tous deux à quel point il est important que les États Membres placent les droits de l'homme au cœur des cadres et législations réglementaires sur la conception et l'utilisation des technologies numériques, y compris les technologies issues de l'intelligence artificielle.  

Dans ce contexte, il est important que le Conseil des droits de l'homme et les titulaires de mandats au titre de procédures spéciales poursuivent et renforcent leur rôle en examinant et en fournissant des orientations sur la manière dont les normes et principes relatifs aux droits de l'homme s'appliquent dans l'espace numérique, en particulier aux cadres de gouvernance.

Le secteur privé a également un rôle primordial à jouer en s'engageant résolument à respecter les droits de l'homme lors de l'élaboration de nouvelles technologies.

Le HCDH travaille en étroite collaboration avec des entreprises technologiques dans le cadre de la mise en œuvre des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme lors de la conception, de l'élaboration et du lancement de nouveaux produits technologique et des politiques, pratiques et conditions d'utilisation s'y rapportant.

Nous partagerons progressivement les résultats de ces travaux au cours des prochains mois et, nous l'espérons, années.

Excellences, chers collègues,

La feuille de route du Secrétaire général nous pousse également à examiner notre propre situation.

L'ONU doit absolument montrer l'exemple et servir de modèle aux États Membres, aux entreprises technologiques et à d'autres en établissant des politiques de diligence voulue en matière de droits de l'homme concernant notre propre utilisation des technologies numériques et nos propres politiques et procédures en matière de protection des données et de la vie privée.

Comme le souligne l'appel à l'action du Secrétaire général, « au sein des Nations Unies, les droits de l'homme doivent être pris en compte dans leur intégralité dans toutes les décisions, opérations et mesures prises par les institutions ».

Les organismes des Nations Unies mènent régulièrement des études d'impact sur les droits de l'homme avant et pendant l'utilisation de nouvelles technologies durant des opérations et des programmes. Le HCDH se réjouit de pouvoir travailler avec d'autres membres de la famille de l'ONU et des parties prenantes externes afin de créer des orientations pour l'ensemble du système.

En résumé, les technologies numériques sont appelées à rester.

Elles représentent un potentiel énorme pour nous aider à bâtir un avenir meilleur pour nous tous, mais elles s'accompagnent aussi de nombreux risques.

La feuille de route nous appelle tous – l'ONU, les États Membres, la société civile et le secteur privé – à adopter de nouvelles façons de travailler ensemble et de manière inclusive pour pouvoir tirer profit des multiples possibilités offertes par les technologies numériques pour le bien commun, tout en évitant les risques.

Le Haut-Commissariat se réjouit de continuer à travailler avec vous tous dans cette voie.

Merci.