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Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Conférence annuelle de l’Alliance globale des institutions nationales des droits de l’homme

04 décembre 2020

Changements climatiques : le rôle des institutions nationales des droits de l’homme

Déclaration de Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Le 4 décembre 2020

Bonjour à tous. Je salue le travail de l’Alliance globale des institutions nationales des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques. Ce travail est essentiel pour protéger les droits de l’homme.

Les changements climatiques portent déjà atteinte à l’exercice effectif de nombreux droits de l’homme, dont le droit à la vie, au développement et à la vie culturelle. Des pays entiers sont menacés. Fondamentalement, les changements climatiques sont une menace pour la vie sur notre planète.

Les institutions nationales des droits de l’homme peuvent aider à promouvoir une action climatique bien plus efficace, éclairée et participative, une action qui peut à la fois profiter aux droits de l’homme et préserver l’environnement.

La pandémie de COVID-19 a révélé encore davantage les liens profonds entre un environnement sain, la santé humaine et les droits de l’homme. Pour mieux nous relever de la crise et éviter d’autres chocs mondiaux à l’avenir, y compris des pandémies virales, nous devons protéger le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable. 

Ces dernières années, nous avons eu le plaisir de travailler avec la GANHRI afin d’organiser cette conférence annuelle et d’autres activités, ainsi qu’avec de nombreuses institutions nationales des droits de l’homme individuelles souhaitant collaborer sur la question des droits de l’homme et des changements climatiques.

Ce travail a permis de mettre en œuvre les cadres de référence en matière de droits de l’homme qui garantissent la responsabilité morale, éthique et juridique des engagements pris dans le domaine du climat. Pour que ces efforts se concrétisent, il faut à la fois une volonté politique et une bonne compréhension des liens entre les droits de l’homme et les changements climatiques. Les droits de l’homme doivent faire partie de la solution climatique.

En tant qu’organes de l’État dotés d’un vaste mandat en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, les institutions nationales des droits de l’homme jouent un rôle prépondérant dans l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à leurs effets en éduquant le public sur les conséquences des dommages environnementaux sur les droits de l’homme, en surveillant ces conséquences et en conseillant aux gouvernements d’adopter des politiques environnementales fondées sur les droits de l’homme.

Ils peuvent également traiter les plaintes et promouvoir le principe de responsabilité, au niveau national et par le biais de mécanismes régionaux et universels des droits de l’homme.

J’ai été impressionnée par le travail précieux et important réalisé par de nombreuses institutions nationales des droits de l’homme, même dans les circonstances actuelles hors du commun, et j’espère que vous avez déjà commencé à partager certaines de ces expériences et à en discuter au cours de la première journée de cette réunion annuelle.

Depuis l’adoption de l’Accord de Paris, le HCDH s’est efforcé d’intégrer des considérations relatives aux droits de l’homme dans les processus de mesure, d’examen et de vérification établis par l’Accord, ainsi que dans les contributions déterminées au niveau national.

Mais même avant l’arrivée de la COVID-19, la mise en œuvre de l’Accord de Paris avait déjà pris du retard. La pandémie doit être considérée comme un signal d’alarme pour inciter les États à renouveler leurs efforts afin de respecter ces engagements essentiels.

Les institutions nationales des droits de l’homme peuvent jouer un rôle important dans cet effort, en sensibilisant les responsables et le public, en soumettant des rapports parallèles sur les droits de l’homme et les changements climatiques à la CCNUCC et aux mécanismes des droits de l’homme, en fournissant des conseils techniques à leurs gouvernements et parlements, en soutenant l’intégration des droits de l’homme dans les politiques et communications nationales sur le climat et en fournissant une plateforme pour la diffusion des revendications sur le climat.

Je vous souhaite une discussion fructueuse aujourd’hui, ainsi que des projets couronnés de succès.

Merci.

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