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Notes de conférence de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Actualités : Territoire palestinien occupé/Israël

17 octobre 2023

A partir de

Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme : Ravina Shamdasani

Lieu

Genève

Au vu du nombre catastrophique de personnes tuées, qui s’élève actuellement à 4 200 victimes, du déplacement de plus d’un million de personnes en seulement 10 jours, et de l’étendue des destructions dans la bande de Gaza, nous avons de sérieuses craintes quant aux répercussions sur les civils dans les jours à venir. Les opérations militaires ne montrent aucun signe de ralentissement, la poursuite du siège de Gaza affecte l’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments et autres besoins fondamentaux, et des violations des lois de la guerre et du droit international des droits de l’homme sont constatées jour après jour.

Un grand nombre de femmes et d’enfants ont perdu la vie, ainsi qu’au moins 11 journalistes palestiniens, 28 membres du personnel médical et 14 collègues des Nations Unies. On ignore encore le nombre de personnes encore ensevelies sous les décombres. De nombreuses familles sont à la recherche de leurs proches et sont terrifiées par leur sort incertain.

De nombreux centres de soins ayant été bombardés et d’autres étant complètement saturés, l’accès aux soins médicaux pour les milliers de blessés, de même que pour les quelque 50 000 femmes enceintes et pour les personnes souffrant de problèmes chroniques de santé physique et mentale suscite de vives inquiétudes. Les hostilités actuelles aggravent l’exercice déjà limité du droit à la santé résultant du blocus actuel de Gaza. Toute attaque contre des centres médicaux, du personnel médical, des blessés et des malades est interdite par le droit international humanitaire.

Les informations consternantes selon lesquelles des civils tentant d’atteindre le sud de Gaza ont été frappés et tués par une arme explosive doivent faire l’objet d’une enquête indépendante et approfondie, de même que toutes les allégations de violations graves du droit international humanitaire.

Nous demandons instamment aux forces israéliennes de ne pas prendre pour cible des civils et des biens de caractère civil, de ne pas procéder à des bombardements de zone et à des attaques aveugles ou disproportionnées, et de prendre toutes les précautions possibles pour éviter et, en tout état de cause, réduire au minimum, les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractère civil.

Les personnes qui ont réussi à se conformer à l’ordre d’évacuation des autorités israéliennes sont désormais piégées dans le sud de la bande de Gaza, dans des abris précaires et avec des réserves de nourriture qui s’épuisent rapidement, peu ou pas d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, aux médicaments et à d’autres besoins de base.

Jusqu’à présent, environ 400 000 personnes déplacées ont trouvé refuge dans divers lieux, dont plusieurs dans des bâtiments de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le droit international exige que toute évacuation temporaire légale d’une zone par Israël, en tant que puissance occupante, pour des raisons de sécurité de la population ou des raisons militaires impératives, s’accompagne de la mise à disposition d’un logement convenable pour toutes les personnes évacuées, dans des conditions satisfaisantes d’hygiène, de santé, de sécurité et de nutrition. Il semblerait qu’Israël n’ait fait aucun effort en ce sens pour les 1,1 million de civils à qui l’on a ordonné de partir. Nous craignons que cet ordre, combiné à l’imposition d’un « siège total » à Gaza, ne puisse être considéré comme une évacuation temporaire légale et qu’il s’agisse donc d’un transfert forcé de civils, en violation du droit international.

Nous faisons écho à l’appel des Nations Unies en faveur d’une pause humanitaire afin de permettre l’acheminement de l’aide et d’éviter de nouvelles souffrances et de nouveaux décès au sein de la population civile de Gaza, déjà très éprouvée. Il est urgent d’assurer un accès humanitaire immédiat et sans entrave.

Les derniers rapports indiquent qu’environ 199 Israéliens sont retenus en otage par des groupes armés palestiniens à Gaza. Une fois de plus, nous demandons instamment aux groupes armés palestiniens de libérer immédiatement et sans condition tous les otages civils et de cesser d’utiliser contre Israël des projectiles de nature à frapper sans discrimination.

Nous sommes également préoccupés par l’augmentation de la violence en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est. Depuis le 7 octobre, 52 Palestiniens ont déjà été tués en Cisjordanie occupée par les forces de sécurité israéliennes, et deux autres ont été tués par des colons. Nous demandons instamment aux autorités israéliennes de veiller à ce que les forces de sécurité israéliennes s’abstiennent d’utiliser des balles réelles, sauf en dernier recours pour faire face à une menace imminente de mort ou de blessure grave, et nous les exhortons à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la violence des colons contre les Palestiniens et pour assurer la protection de la population palestinienne.

Tout doit être mis en œuvre pour que toutes les parties respectent strictement les lois de la guerre dans la conduite des hostilités et concernant le traitement des civils et des personnes hors de combat, et pour que l’aide humanitaire vitale puisse intervenir auprès des civils dans la bande de Gaza afin d’éviter de nouvelles pertes inutiles de vies humaines.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.orgou
Liz Throssell + 41 22 917 9296 / elizabeth.throssell@un.org ou
Jeremy Laurence + 41 22 917 9383 / jeremy.laurence@un.org ou
Marta Hurtado + 41 22 917 9466 / marta.hurtadogomez@un.org

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