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Communiqués de presse Organes conventionnels

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes examine le rapport de l'Azerbaïdjan

18 février 2015

Comité pour l'élimination de la discrimination
 à l'égard des femmes

18 février 2015

Plusieurs membres du Comité saluent les progrès accomplis par le pays mais relèvent des lacunes persistantes

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a examiné, aujourd'hui, le rapport de l'Azerbaïdjan sur les mesures prises par ce pays en application des dispositions de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Le rapport a été présenté par la Présidente de la Commission nationale des questions familiales et féminines et de l'enfance de l'Azerbaïdjan, Mme Hijiran Huseynova.  Elle a notamment indiqué que pour l'année 2014, plus de 2300 femmes ont pu bénéficier du soutien fourni par les onze centres d'appui familial créés à travers le pays, et que sept mariages précoces ont pu être prévenus.  Elle a aussi attiré l'attention sur l'adoption en 2010 d'une loi sur la lutte contre la violence domestique et d'amendements apportés à plusieurs textes de loi, parmi lesquels le code de la famille et le code pénal, et l'on constate une baisse importante du nombre de cas de violence contre les femmes depuis cette date.  Un amendement a également été apporté au code de la famille afin d'harmoniser à 18 ans l'âge minimum du mariage pour les filles comme pour les garçons.  La représentation des femmes a été promue à tous les niveaux, notamment au plan des municipalités où elle a considérablement augmenté.  Pour relever les défis actuels, l'Azerbaïdjan souhaite faire en sorte que les femmes soient davantage éduquées, et qu'il n'y ait plus de différences entre zones urbaines et zones rurales.  Mme Huseynova a notamment fait valoir à cet égard que le budget de l'éducation a été multiplié par trois entre 2007 et 2011 et que le taux de pauvreté des femmes a chuté de 49% à 5,9%.

La délégation était également composée des Vice-Ministres de l'intérieure, de la santé, du travail et de la protection sociale, de l'économie et de l'industrie, de la jeunesse et des sports, ainsi que de l'éducation; de représentants de la Commission nationale des statistiques et de la Commission nationale des questions familiales et féminines et de l'enfance; ainsi que de représentants du Ministère des finances et du Ministère des affaires étrangères, dont le Représentant permanent de l'Azerbaïdjan auprès des Nations Unies à Genève, M. Elsevar Agayev.  La délégation a répondu aux questions qui lui étaient posées par les experts du Comité s'agissant, notamment, du rôle joué par la société civile; de la situation des femmes réfugiées et déplacées; de l'application de la loi sur l'égalité entre les sexes; des mesures prises en matière de lutte contre la traite de personnes; des mesures prises en matière de prévention et de lutte contre la violence à l'égard des femmes; des questions de travail et d'emploi; de la situation des femmes handicapées; des questions de santé, s'agissant notamment de l'avortement et du VIH/sida; de la prévention des mariages précoces; des questions d'éducation.

Plusieurs membres du Comité ont félicité l'Azerbaïdjan pour les progrès notables réalisés par le pays sur le plan juridique depuis la présentation de son précédent rapport, ainsi que pour son attachement au principe d'égalité entre les sexes.  Une experte a toutefois mis l'accent sur un certain nombre de lacunes qui persistent en Azerbaïdjan: par exemple, le point focal sur les questions de genre n'est pas opérationnel, ce qui amène à s'interroger sur la volonté politique du pays en la matière.  Le taux d'avortement en Azerbaïdjan est l'un des plus élevés des pays d'Asie centrale et il reste l'un des moyens de contrôle des naissances les plus utilisés, s'est par ailleurs inquiétée une experte.  Le phénomène troublant des jeunes filles âgées de 12 ou 13 ans qui quittent l'école pour se marier continue d'être un problème en Azerbaïdjan en dépit de la modification législative fixant à 18 ans l'âge minimum du mariage pour les filles et les garçons.

Des observations finales sur chacun des rapports examinés au cours de cette session seront rendues publiques à l'issue de la session, qui se termine le 6 mars prochain.

Demain, à partir de 10 heures, le Comité examinera le rapport de l'Équateur (CEDAW/C/ECU/8-9).

Présentation du rapport de l'Azerbaïdjan
 
Le Comité est saisi du cinquième rapport périodique de l'Azerbaïdjan (CEDAW/C/AZE/5), ainsi que de ses réponses (CEDAW/C/AZE/Q/5/Add.1) à une liste de questions (CEDAW/C/AZE/Q/5).

MME HIJIRAN HUSEYNOVA, Présidente de la Commission nationale des questions familiales et féminines et de l'enfance de l'Azerbaïdjan, a reconnu le niveau encore insuffisant de la représentation des femmes dans la prévention et la résolution des conflits et a assuré que le Gouvernement azerbaïdjanais prenait des mesures pour renforcer leur rôle dans ce domaine.

Mme Huseynova a par ailleurs attiré l'attention sur la création de onze centres d'appui familial à travers le pays et de deux départements de la Commission qu'elle préside qui travaillent, l'un, avec ces centres régionaux et, l'autre, à la recherche sociale.  En 2014, plus de 2300 femmes ont pu bénéficier du soutien fourni par ces centres et sept mariages précoces ont pu être prévenus, a-t-elle précisé.

En juin 2010 ont été adoptés une loi sur la lutte contre la violence domestique et des amendements à d'autres textes de loi, parmi lesquels le code de la famille et le code pénal.  Le nombre de cas de violence contre les femmes a considérablement baissé, passant de 4489 en 2010 à environ 1803 en 2013.  La Présidente de la Commission nationale des questions familiales et féminines et de l'enfance a en outre souligné qu'un amendement a été apporté au code de la famille afin d'harmoniser à 18 ans l'âge minimum du mariage pour les filles comme pour les garçons.  En décembre dernier, le code de la famille a été amendé afin de prévoir des examens médicaux obligatoires et gratuits avant le mariage, a-t-elle ajouté.

Des partenariats solides ont été noués avec les organisations non gouvernementales, lesquelles ont bénéficié de financements des pouvoirs publics leur ayant permis de mener à bien plus de 300 projets, dont 23 ont trait à la lutte contre la violence faite aux femmes, une quinzaine à la promotion de l'égalité entre les sexes et une douzaine à la lutte contre les mariages précoces, a indiqué Mme Huseynova.

La représentation des femmes a été promue à tous les niveaux, notamment au plan municipal, où elle a considérablement augmenté, passant de 4% en 2004 à 35% en 2014, a poursuivi Mme Huseynova. 

Pour relever les défis actuels, l'Azerbaïdjan souhaite faire en sorte que les femmes soient davantage éduquées, et qu'il n'y ait plus de différences entre zones urbaines et zones rurales.  Le chef de la délégation a fait valoir que le budget de l'éducation a été multiplié par trois entre 2007 et 2011, passant de 500 millions à 1,5 milliard de dollars.  Des mesures ont également été prises afin d'encourager les femmes à devenir chefs d'entreprise.  En outre, le taux de pauvreté des femmes a chuté de 49% à 5,9% grâce à l'application par l'État d'un programme de réduction de la pauvreté et de développement durable 2008-2015.  Aujourd'hui, 69,2% des femmes actives travaillent dans le secteur privé et 18% des entrepreneurs du pays sont des femmes, a fait valoir Mme Huseynova.  Le Gouvernement soutient également l'entreprenariat des femmes réfugiés et déplacées.  En dépit de l'influence du conflit armé et des barrières psychologiques auxquelles sont confrontées les femmes réfugiées et déplacées, on assiste à une progression du développement des petites entreprises par ces femmes, a insisté Mme Huseynova.  Des projets appropriés ont été mis en œuvre afin de prévenir l'isolement des femmes handicapées du reste de la société et leur permettre d'utiliser les structures existantes sans entraves, a-t-elle poursuivi.

En dépit des crises économiques mondiales, de la persistance du conflit et de la violation du régime de cessez-le-feu, le Gouvernement de l'Azerbaïdjan vise l'amélioration de la condition de la femme dans le pays, a assuré Mme Huseynova.

Examen du rapport

Questions et observations des membres du Comité

Un membre du Comité s'est réjoui des progrès notables réalisés par l'Azerbaïdjan sur le plan juridique depuis la présentation du précédent rapport, saluant notamment l'adoption de la loi sur la prévention de la violence domestique et l'abrogation des dispositions discriminatoires de la loi relative aux âges minima du mariage pour les filles et les garçons.  Néanmoins, le rapport manque d'informations qualitatives et quantitatives sur la réalisation concrète de l'égalité entre les sexes, a souligné l'experte.  Quelles sont les mesures supplémentaires que le pays envisage pour combler les lacunes de jure et de facto et les autorités envisagent-elles l'adoption d'un plan d'action à cette fin, a-t-elle demandé?  Comment le pays veille-t-il à ce que l'interdiction de la discrimination englobe la discrimination directe comme indirecte, a-t-elle également demandé?

Une autre experte a félicité l'Azerbaïdjan pour les progrès accomplis par ce pays et pour son attachement au principe d'égalité entre les sexes.  Elle s'est également réjouie des efforts déployés par le Gouvernement azerbaïdjanais pour impliquer les femmes dans les initiatives de paix.  Elle s'est toutefois enquise des ressources allouées à la satisfaction des besoins des filles et femmes touchées par le conflit au Haut-Karabagh.  Elle s'est notamment enquise des mesures prises en faveur des personnes déplacées, en particulier pour veiller à ce qu'elles aient accès à l'éducation, à la santé et à l'emploi.

Des membres du Comité ont par ailleurs été salué l'excellent taux d'alphabétisation qui prévaut en Azerbaïdjan, une experte faisant observer que le pays doit donc miser sur le développement des capacités des excellentes ressources humaines dont il dispose.

Une experte a félicité l'Azerbaïdjan pour les progrès accomplis par le pays en matière de promotion des droits des femmes et de lutte contre toutes les formes de discrimination.  Si les résultats sont en progrès, le taux de 16% de représentation des femmes au Parlement reste encore faible, a toutefois fait observer cette experte.  Dans ce contexte, elle a souhaité connaître la position des autorités au sujet de la méthode des quotas.  Elle s'est également enquise de la promotion des femmes journalistes, soulignant qu'il est important que la liberté d'expression soit aussi portée par les femmes.

La loi sur l'égalité prévoit la possibilité de prendre des mesures spécifiques pour favoriser la parité entre hommes et femmes en précisant que ces mesures ne sauraient être considérées comme une discrimination, a relevé avec satisfaction une experte, avant de se demander pourquoi de telles mesures n'ont toujours pas été prises alors qu'il y a probablement en Azerbaïdjan des groupes défavorisées qui devraient bénéficier de telles mesures temporaires spéciales.  Existe-t-il des zones plus défavorisées que d'autres dans le pays, par exemple selon qu'il s'agisse de zones rurales ou de zones urbaines, a en outre demandé l'experte?

Un autre membre du Comité a mis l'accent sur un certain nombre de lacunes existantes en Azerbaïdjan.  Par exemple, le point focal sur les questions de genre n'est pas opérationnel, ce qui amène à s'interroger sur la réelle volonté politique du pays, a précisé cette experte.  Qu'en est-il des mesures prises pour combattre les stéréotypes et comportements discriminatoires, notamment au sein de la famille, a-t-elle demandé?

Plusieurs expertes ont évoqué la question de la traite de personnes, l'une d'entre elles se réjouissant des progrès réalisés en matière de mise en place de centres d'accueil pour les victimes.  Mais qu'en est-il des causes profondes de cette traite, a-t-elle demandé, avant de s'enquérir de la vigilance des autorités concernant les possibilités de traite via Internet.  Les autorités de l'Azerbaïdjan ont-elles l'intention de mener une étude des causes du fléau de la traite de personnes, a-t-il été demandé.

Une experte a relevé que le rapport reste silencieux sur la question de la prostitution en Azerbaïdjan et qu'aucune étude n'a été réalisée pour analyser les causes de la prostitution, alors que le Comité avait présenté des recommandations en ce sens.

Alors que l'Azerbaïdjan affirme que l'éducation primaire et secondaire est gratuite dans le pays, une experte a fait état d'informations pointant l'absence de financement des manuels scolaires, d'uniformes scolaires, voire de chauffage dans les écoles, pour lesquels ce sont les parents d'élèves qui doivent parfois fournir l'argent nécessaire.

Un membre du Comité a relevé que le code du travail de 1999 ne couvre pas les principes énoncés dans la Convention n°100 de l'Organisation internationale du travail et à l'article 11 de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, s'agissant de l'égalité de rémunération entre hommes et femmes.  Les écarts de salaires entre les deux sexes sont d'environ 30%, suivant les secteurs, au détriment des femmes, a souligné l'expert.  Il s'est en outre enquis des mesures prises pour permettre à l'inspection du travail de mieux déceler les cas de discrimination dans le travail.  L'expert a en outre demandé à la délégation quelle était la situation en Azerbaïdjan en ce qui concerne le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

La loi sur la santé génésique reste encore à adopter, a pour sa part relevé une experte, avant de s'enquérir des arguments invoqués par les opposants à ce projet de loi.  Qu'en est-il de la position du Gouvernement à ce sujet, a-t-elle demandé?  Le taux d'avortement en Azerbaïdjan est l'un des plus élevés des pays d'Asie centrale et il reste l'un des moyens de contrôle des naissances les plus utilisés, s'est-elle inquiétée.  L'experte s'est en outre enquise des mesures prises pour lutter contre la stigmatisation dont souffrent les femmes victimes du VIH/sida.

Une experte s'est inquiétée du chômage rural qui pousse les femmes à la migration.

Le phénomène troublant des jeunes filles âgées de 12 ou 13 ans qui quittent l'école pour se marier continue d'être un problème en Azerbaïdjan en dépit de la modification législative ayant permis d'harmoniser à 18 ans les âges minima du mariage pour les filles et les garçons, s'est inquiétée une experte.  Tous les mariages d'enfants sont des mariages non enregistrés, tout comme le sont d'ailleurs les mariages religieux, qui persistent eux aussi, a ajouté cette experte.

Réponses de la délégation

La délégation a souligné qu'il existe aujourd'hui une forte société civile en Azerbaïdjan, qui constitue une force vive réelle.  L'État apporte une aide aux projets développés par ces organisations non gouvernementales, car ils sont très utiles, a-t-elle ajouté.

La délégation a ensuite attiré l'attention sur les mesures d'aide et de soutien prises en faveur des femmes concernées par le retour et le rapatriement des territoires occupés.  L'un des projets importants en relation avec la résolution 1325, mené à bien avec l'aide d'UNIFEM/ONU-Femmes, a été la création de la Coalition 1325; de nombreuses femmes réfugiées et déplacées impliquées dans cette Coalition sont aujourd'hui très actives dans des postes de haut niveau, par exemple au sein du Parlement national, a indiqué la délégation.

En ce qui concerne la loi de 2006 sur l'égalité entre les sexes, la délégation a rappelé qu'il n'a pas été aisé d'adopter cette loi dans le contexte qui prévalait alors en Azerbaïdjan.  Suite à l'adoption de cette loi, toute la législation de l'Azerbaïdjan a été passée en revue et il n'est pas un seul programme gouvernemental qui n'ait fait l'objet d'une évaluation et bénéficié d'une expertise au regard du principe d'égalité entre les sexes inscrit dans cette loi.  Tout un réseau de points focaux sur les questions de genre a été mis en place dans les différentes structures du pays, tant publiques que privées, a insisté la délégation.

Interpelée sur les mesures concrètes prises en matière de lutte contre la discrimination directe et indirecte, la délégation a rappelé qu'à la suite de l'adoption de la loi générale sur l'égalité entre les sexes, de très nombreuses lois d'application ont été adoptées dans des domaines très divers.  Au total, environ 20% des employés du secteur de la justice sont des femmes, a notamment précisé la délégation.  Quant à l'égalité d'accès à l'emploi, la délégation a rappelé que la loi sur l'éducation et le code du travail prévoient l'égalité des chances entre hommes et femmes.

Répondant à des questions sur les mesures temporaires spéciales adoptées par le pays, la délégation a indiqué qu'une loi promulguée en 2000 visait à promouvoir les opportunités pour les femmes dans le pays; le texte précise que les femmes doivent obligatoirement être nommées à des postes de responsabilité, que ce soit dans les structures de l'État ou dans les entreprises privées.  L'adoption de cette loi a été efficace; dans les deux années qui ont suivi, 76 femmes ont été nommées à des postes de responsabilité dans les différentes régions du pays. 

Ce sont des préjugés et autres stéréotypes qui font que, souvent, les femmes ne présentent même pas leur candidature à des postes électifs, a ajouté la délégation. 

Nombre de partis politiques se sont engagés à accroître la représentation des femmes lors des élections, a-t-elle par ailleurs indiqué.  La question des quotas se pose régulièrement lorsque l'on parle de l'égalité entre les sexes, a ensuite reconnu la délégation.  Mais dans nombre de pays qui ont adopté cette approche par les quotas, on est arrivé assez tardivement à comprendre le rôle que les femmes devaient jouer dans la société, alors que l'Azerbaïdjan, lui, a reconnu le droit de vote aux femmes dès 1918, a fait observer la délégation.  La véritable question est donc de savoir jusqu'à quel point les femmes ont une formation suffisante pour occuper un poste à responsabilité.  Il n'en demeure pas moins que de nombreux partis politiques en Azerbaïdjan ont décidé d'appliquer une politique de quotas afin d'accroître la représentation des femmes sur leurs listes électorales.

Afin de lutter contre le fléau social planétaire de la traite de personnes, l'Azerbaïdjan a notamment décidé d'élargir la base juridique normative permettant de lutter contre ce phénomène, a indiqué la délégation.  Une ligne d'appel d'urgence ouverte 24 heures sur 24 a également été mise en place qui peut recevoir les plaintes des citoyens en trois langues, a-t-elle ajouté, précisant que chaque jour, ce sont jusqu'à 300 appels à l'aide qui sont enregistrés, la plupart du temps émanant de femmes.  Un fonds d'aide aux victimes a également été créé, tout comme ont été développées des règles en matière de réhabilitation des victimes, a poursuivi la délégation.  Des mesures ont en outre été prises afin de protéger les enfants contre la traite de personnes, a-t-elle insisté.

Il y a eu 96 incidents de traite l'an dernier, notamment à des fins d'exploitation par le travail, a ajouté la délégation.  Au total, ce sont 21 personnes qui ont été poursuivies et condamnées dans le cadre de ces affaires, a-t-elle précisé, avant de souligner qu'un troisième plan d'action national de lutte contre la traite a été élaboré et adopté qui porte sur la période 2014-2018.

Au regard de ce qui se passe dans les autres pays du monde, la prostitution n'a pas une ampleur particulière en Azerbaïdjan, a poursuivi la délégation, avant de faire état des mesures prévues pour venir en aide aux femmes impliquées dans cette pratique, y compris pour ce qui est de l'aide juridique. 

Comme presque toujours dans les zones de guerre et de conflit, les problèmes liés à la traite et la prostitution sont exacerbés, a par ailleurs souligné la délégation.  Évoquant la situation dans les «territoires occupés qui ne sont pas sous contrôle de l'Azerbaïdjan», elle a indiqué qu'il y a dans ces territoires des phénomènes négatifs de trafic, y compris de stupéfiants.

La Convention d'Istanbul du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes est un instrument important pour fournir un cadre d'assistance aux femmes victimes de violence, a reconnu la délégation.  Malheureusement, faute de temps l'Azerbaïdjan n'avait pas été en mesure de signer cet instrument à Istanbul, a-t-elle ajouté.  Mais l'Azerbaïdjan a la volonté d'adhérer à cet instrument dès que toutes les procédures internes nécessaires auront été menées à bien, a indiqué la délégation.

L'Azerbaïdjan est membre de l'Organisation internationale du travail (OIT) depuis 1992 et a ratifié un certain nombre de conventions de cette Organisation, ayant trait notamment à l'égalité des chances entre hommes et femmes, à la non-discrimination ou encore à protection de la maternité, a rappelé la délégation.  En outre, le code du travail azerbaïdjanais énumère un certain nombre d'emplois que les femmes ne sauraient occuper parce qu'ils sont trop dangereux, en particulier dans les mines ou les tunnels, a-t-elle par ailleurs souligné.

Au premier janvier de cette année, a poursuivi la délégation, l'Azerbaïdjan comptait 538 000 personnes handicapées, parmi lesquelles figuraient 258 000 femmes (soit 46,3% du total).  L'Azerbaïdjan est l'un des premiers pays à avoir ratifié en 2008 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et le rapport qu'elle a présenté l'an dernier à ce titre a permis au Comité des droits des personnes handicapées de reconnaître le travail accompli par le pays dans ce domaine.  Elle a ajouté que des quotas ont été établis pour le recrutement de personnes handicapées dans les entreprises: 3% pour les entreprises de moins de 100 salariés et 5% au-delà.

Afin de faire face aux problèmes de chômage dans les zones rurales, les autorités azerbaïdjanaises misent sur le développement du secteur privé, c'est-à-dire sur les petites et moyennes entreprises (PME), a souligné la délégation.

En une année, si l'on compare les chiffres de 2014 à ceux de 2013, le nombre de femmes chefs d'entreprise a augmenté de 18 000, passant d'un peu plus de 80 000 à environ 99 000, a indiqué la délégation.  Alors qu'il était quasi-inexistant au moment de l'indépendance du pays, le secteur privé représente aujourd'hui plus de 80% de l'activité économique, a-t-elle souligné.

En 2013, a poursuivi la délégation, l'Azerbaïdjan a enregistré près de 20 000 avortements.  Le Ministère de la santé reconnaît l'existence d'un problème en la matière et prend des mesures en vue de réduire ce nombre, notamment afin de promouvoir l'éducation des femmes en matière de santé et de procréation, en particulier pour ce qui a trait à l'avortement et à son impact négatif pour la santé de la femme.

Il n'y a pas de mentalité particulière en Azerbaïdjan qui scellerait une préférence pour les filles, a par ailleurs assuré la délégation.

La délégation a en outre fait état d'une baisse considérable du nombre des mariages précoces dans le pays, affirmant qu'il n'y a pas de mariages de jeunes filles de 13 ou 14 ans, contrairement à ce qui a pu être dit, mais éventuellement des cas de mariage à 16 ans, ce qui est déjà un âge bien trop bas, a-t-elle reconnu.  La délégation a en outre attiré l'attention sur la problématique, dans le contexte des mariages précoces, de l'existence et de la disponibilité des certificats de naissance. 

Il n'y a pas en Azerbaïdjan de notion de mariage religieux car l'Azerbaïdjan est un pays laïc, a d'autre part indiqué la délégation, avant de souligner que le mariage religieux n'a aucune conséquence légale.  En réponse à une autre question, la délégation a expliqué que, dans le cadre d'un contrat de mariage, la propriété est partagée.

La délégation a d'autre part rappelé qu'un fonds spécial de lutte contre le sida a été créé auprès du Ministère de la santé, afin d'assurer la gratuité des soins et médicaments liés au VIH/sida.  Des centres de dépistage gratuit de la maladie ont été répartis sur l'ensemble du territoire.  La délégation a assuré que la discrimination à l'encontre des personnes affectées par le VIH/sida est combattue par les autorités.

Le 26 février marquera la commémoration de l'effacement total de la surface de la terre d'une ville entière, a d'autre part expliqué la délégation, rappelant ainsi que l'Azerbaïdjan n'exerce pas de contrôle sur une partie de son territoire.  Les personnes originaires des territoires occupés ont terriblement souffert, a insisté la délégation, avant d'attirer l'attention sur les mesures prises afin d'apporter un soutien psychologique à ces personnes.

Conformément à la Constitution, tout citoyen a droit à l'éducation en Azerbaïdjan, a rappelé la délégation.  L'État garantit le droit de chacun à suivre un enseignement général obligatoire et gratuit, a-t-elle précisé.  Naturellement, il existe dans le pays des établissements privés où l'enseignement est payant, mais ils doivent être accrédités par les autorités, a ajouté la délégation.  Conformément à la loi sur la protection sociale des enfants privés de protection parentale ou orphelins, ces enfants – ainsi que les enfants réfugiés – bénéficient d'un enseignement gratuit financé sur le budget de l'État, a-t-elle fait valoir, avant de faire part du financement des manuels scolaires par l'État afin d'assurer leur gratuité pour les élèves.  À l'heure actuelle, un portail Internet du Ministère de l'éducation concentre l'ensemble du matériel pédagogique, ce qui permet aux élèves d'accéder par Internet aux manuels scolaires sous format électronique; il s'agit d'un nouveau projet développé par le Ministère de l'éducation et qui est réalisé avec succès, a indiqué la délégation.

S'agissant de la question du chauffage dans les écoles, la délégation a fait valoir que dans le cadre du programme de développement des régions, des travaux de rénovation ont été menés mais aussi de construction de nouveaux établissements conformes aux normes les plus modernes en matière de chauffage et de climatisation.

Une experte ayant fait état d'informations selon lesquelles des mesures auraient été prises par les autorités à l'encontre de journalistes et activistes des droits de l'homme, y compris des femmes, la délégation a souligné qu'il existe en Azerbaïdjan une organisation – «assez sérieuse» – de femmes journalistes.  La délégation a ensuite insisté sur la nécessité déontologique, pour les journalistes, de veiller à retranscrire correctement les faits; il convient de veiller au renforcement du professionnalisme des journalistes afin qu'ils interprètent et retransmettent correctement les faits.

La promotion et la protection des droits de l'homme est une question prioritaire inscrite à l'ordre du jour de la politique de l'Azerbaïdjan, au même titre que l'état de droit et la défense des libertés fondamentales, a affirmé la délégation.

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Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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