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Communiqués de presse

Nigéria / Bombardement d’un camp de PDI : "Cette tragédie n’aurait jamais dû se produire "– Un expert des Nations Unies préconise une meilleure protection

Bombardement d’un camp de PDI

19 janvier 2017

GENÈVE (19 janvier 2017) – Cécilia Jimenez-Damary, la nouvelle Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits des personnes déplacées dans leur propre pays (PDI), exprime aujourd’hui sa consternation devant le bombardement d’un camp accueillant des personnes déplacées internes dans l’État de Borno, dans la région perturbée du nord-est du Nigeria où une contre-insurrection contre Boko Haram est en cours.

Les premiers rapports émanant du camp de PDI de Rann géré par le gouvernement, près des frontières avec le Cameroun et le Tchad, font état de plus de 50 personnes tuées et 200 blessées dans l’accident décrit par des responsables comme une " erreur opérationnelle ", avec la mort notamment de plusieurs travailleurs humanitaires, bilan qui devrait augmenter dans les prochains jours.

" Cette tragédie n’aurait jamais dû se produire et met brutalement en lumière la situation dangereuse que de nombreuses personnes déplacées internes continuent de vivre dans cette région du Nigéria, " a déclaré l’experte des droits de l’homme. "La sécurité des PDI doit être assurée. "

" Il est impératif que ceux qui sont touchés bénéficient d’une aide humanitaire de secours, de soins médicaux, ou qu’ils soient évacués sans délai, aient accès à l’alimentation et à l’eau et à toute autre assistance et soutien nécessaires, "a-t-elle souligné.

La Rapporteuse spéciale a également réclamé l’ouverture d’une enquête sur l’accident et l’adoption de mesures urgentes " afin d’assurer la sécurité future de ces PDI et des autres communautés qui restent dans la région, y compris leur évacuation vers des lieux sûrs, le cas échéant. "

L’experte a estimé troublant le fait que les acteurs humanitaires n’aient pas eu un accès libre à la zone depuis des mois pour y évaluer la protection et la situation humanitaire dans une région profondément touchée par l’insurrection de Boko Haram et les mesures anti-insurrectionnelles.

" Je demande au gouvernement de garantir un plein accès libre aux organisations humanitaires dans la région et à tous les lieux où vivent des PDI et d’autres populations civiles vulnérables, "a-t-elle ajouté, tout en reconnaissant les préoccupations en matière de sécurité.

Comme l’a souligné Mme Jimenez-Damary, c’est au gouvernement du Nigéria qu’incombe au premier chef la responsabilité de protéger les personnes déplacées internes, qui font partie des plus vulnérables, conformément aux Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays.

La Rapporteuse spéciale, dont le prédécesseur, Chaloka Beyani, avait également mis l’accent sur la situation de milliers de PDI lors de sa visite dans la région en août 2016, a proposé son appui au gouvernement pour l’aider à mieux gérer la crise liée au déplacement des populations et l’a prié de coopérer pleinement avec ses partenaires internationaux pour veiller à ce que toutes les mesures nécessaires de protection des PDI soient prises.

Tout en prenant acte des regrets exprimés par le gouvernement du Nigéria, notamment du Président Muhammadu Buhari, Mme Jimenez-Damary a fait part de sa profonde tristesse face aux pertes humaines.

Mme Cecilia Jimenez-Damary (Philippines) a été nommée Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes déplacées dans leur propre pays par le Conseil des droits de l’homme en 2016. Mme Jimenez-Damary est une avocate des droits de l’homme spécialisée dans la migration et le déplacement forcés. Elle a occupé des fonctions de haut niveau au sein de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) à Genève, du projet PDI de la Commission des droits de l’homme des Philippines et de la Commission de réconciliation et de justice transitionnelle des Philippines.

Les Rapporteurs spéciaux font partie de ce que l’on nomme les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme " procédures spéciales ", qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et siègent à titre personnel.

Droits de l’homme, Nations Unies, page d’accueil du pays : Nigéria  

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