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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Somalie : Volker Türk dénonce la forte augmentation du nombre de victimes civiles lors d’attaques menées par les Chabab

14 novembre 2022

Des habitants regardent le lieu d’une attaque commise par des militants chabab liés à Al-Qaïda à Mogadiscio, en Somalie, le 21 août 2022 Ⓒ Reuters

GENÈVE (le 14 novembre 2022) – Une forte augmentation du nombre de victimes civiles en Somalie, due en grande partie aux attaques armées des Chabab, a exacerbé une situation humanitaire et des droits de l’homme déjà grave pour le peuple somalien, a déclaré lundi Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Selon les derniers chiffres de l’ONU, au moins 613 civils ont été tués et 948 blessés depuis le début de l’année. Ces chiffres sont les plus élevés depuis 2017 et représentent une augmentation de plus de 30 % par rapport à l’année dernière. La plupart des victimes (315 morts et 686 blessés) sont dues à des engins explosifs improvisés, dont au moins 94 % ont été attribués aux Chabab. D’autres victimes ont été causées par les forces de sécurité de l’État, les milices claniques et d’autres acteurs non identifiés.

« Cette année, nous avons assisté à l’arrêt brutal de la baisse générale du nombre de personnes tuées et blessées enregistrée depuis 2017 », a déclaré M. Türk. « Je suis profondément préoccupé par le fait que des Somaliens continuent de perdre la vie chaque jour. »

« Toutes les parties au conflit doivent respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire et veiller à protéger les civils. Cela inclut également les éléments armés engagés aux côtés du Gouvernement dans le conflit contre les Chabab, ainsi que les forces internationales. »

« J’appelle le Gouvernement somalien à prendre toutes les mesures nécessaires, en coopération avec la communauté internationale, pour renforcer la protection des civils, conformément aux normes internationales relatives aux droits de l’homme et au droit international humanitaire », a ajouté le Haut-Commissaire.

D’autres victimes sont dues à des attentats-suicides commis par des Chabab, dont le plus récent a eu lieu le 29 octobre près du Ministère de l’éducation, dans la capitale Mogadiscio, et a fait au moins 121 morts et 333 blessés, selon le Ministère somalien de la santé. La plupart des victimes étaient des civils. Une précédente attaque des Chabab contre l’hôtel Hayat de Mogadiscio le 21 août a tué au moins 22 civils et en a blessé 30.

Outre le ciblage délibéré des civils, les dernières informations recueillies par le HCDH indiquent qu’au cours des derniers mois, les Chabab ont détruit de nombreux puits et en ont empoisonné un autre dans la région de Hiraan, alors que les Somaliens sont confrontés à des difficultés extrêmes en raison de la sécheresse qui sévit dans de nombreuses régions du pays. Les Chabab ont également détruit une partie de la rive du Chébéli, plusieurs habitations, un pont, des antennes de télécommunication et 11 écoles.

« Une telle destruction gratuite est répréhensible, en particulier compte tenu de la situation humanitaire difficile due notamment aux cinq dernières saisons des pluies désastreuses et aux déplacements à grande échelle dans le pays », a déclaré M. Türk.

« Le fait de cibler délibérément des civils et de détruire des infrastructures qui s’avèrent indispensables à la population constitue un crime de guerre au regard du droit international. Ces pratiques doivent cesser. »

Le Haut-Commissaire a également souligné qu’il était crucial d’établir les responsabilités en cas de violations flagrantes du droit international des droits de l’homme et de violations graves du droit international humanitaire, ces démarches étant essentielles pour éviter d’alimenter les cercles vicieux de la violence.

FIN

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