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Communiqués de presse Procédures spéciales

Des experts de l’ONU demandent la libération immédiate d’Alaa Abdel Fattah

11 novembre 2022

GENÈVE (le 11 novembre 2022) – Plusieurs experts* de l’ONU se sont joint à l’appel de plus en plus de défenseurs des droits de l’homme s’inquiétant du sort du blogueur et militant égyptien Alaa Abdel Fattah pour réclamer la libération de ce dernier.

Ces experts ont réitéré leur préoccupation concernant ce militant qui, persécuté pour ses activités de défense des droits de l’homme, a été accusé d’infractions liées au terrorisme sans pouvoir bénéficier d’un procès équitable. L’activiste britannico-égyptien emprisonné a intensifié cette semaine sa grève de la faim de sept mois en refusant de boire de l’eau.

« Le fait que ‘nous entendions et voyions’ M. Abdel Fattah en ce moment, puisque la conférence COP27 a lieu en Égypte, souligne l’importance pour les États et les autres parties prenantes d’aborder sa situation critique directement avec le gouvernement égyptien. Les autorités nationales doivent faire en sorte que son droit à la vie soit protégé. Son emprisonnement et sa souffrance ne doivent pas devenir l’image qui définit la Conférence sur le climat », ont déclaré les experts.

Selon ces derniers, le cas de M. Abdel Fattah est emblématique, dans la mesure où il a subi des préjudices multiples et durables au cours de son arrestation, de son procès et de son emprisonnement.  

Les experts ont fait référence à six communications précédentes concernant le cas de M. Abdel Fattah, dans lesquelles ils ont fait part de leurs profondes préoccupations concernant ses multiples arrestations, sa détention, sa condamnation par contumace, les mauvais traitements subis pendant sa détention à la prison de Tora et sa détention provisoire prolongée.

« La grève de la faim de M. Abdel Fattah – une décision qui pourrait entraîner sa mort – semble être le dernier recours d’un individu privé de toute possibilité de contester une condamnation prononcée par le tribunal égyptien chargé de la lutte contre le terrorisme, où les problèmes de droits procéduraux et substantiels fondamentaux, notamment le manque d’indépendance de la justice, seraient systématiques. Sa santé mentale et physique s’est gravement détériorée au cours des derniers mois », ont déclaré les experts.

Ces derniers ont exhorté le Gouvernement égyptien à libérer immédiatement M. Abdel Fattah afin qu’il reçoive un traitement médical urgent et puisse retrouver sa famille. Ils ont appelé l’Égypte à saisir cette occasion pour démontrer sa volonté de respecter les normes internationales en matière de droits de l’homme et à réexaminer les cas de nombreuses autres personnes accusées d’infractions similaires, notamment Mohamed El-Baqer, Mohamed Ibrahim Radwan, Ezzat Ghoniem, Hoda Abdel Moneim, Aisha el-Shater et Patrick George Zaki.

« La COP27 est l’occasion de démontrer que l’engagement envers le droit international des droits de l’homme est important pour l’Égypte, et que son Gouvernement est sensible aux appels de la communauté internationale », ont-ils indiqué. 

FIN

*Les experts : Fionnuala Ní Aoláin, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste ; Margaret SatterthwaiteRapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats ; Tlaleng MofokengRapporteuse spéciale sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible ; Morris Tidball-BinzRapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ; Miriam Estrada-Castillo (Présidente-Rapporteuse), Mumba Malila (Président), Priya GopalanMatthew Gillett et Ganna Yudkivska du Groupe de travail sur la détention arbitraire ; Aua Baldé (Présidente-Rapporteuse), Gabriella Citroni (Vice-Présidente), Grażyna BaranowskaLuciano Hazan et Angkhana Neelapaijit du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, et Clément Nyaletsossi VouleRapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association.

Les Rapporteurs spéciaux, les Experts indépendants et les Groupes de travail relèvent de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme « procédures spéciales », qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et exercent leurs fonctions à titre individuel.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter Michelle Erazo (michelle.erazo@un.org)

Pour toute requête des médias relative à d’autres experts indépendants des Nations Unies, veuillez contacter Renato Rosario De Souza (renato.rosariodesouza@un.org) ou Dharisha Indraguptha (dharisha.indraguptha@un.org).  

Suivez les actualités des experts indépendants des droits de l’homme des Nations Unies sur Twitter : @UN_SPExperts.

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