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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Le Haut-Commissaire exhorte les États à désamorcer la situation « qui risque d’exploser » en Israël et dans le Territoire palestinien occupé, alors que d’immenses souffrances et de nombreux morts sont à déplorer

10 octobre 2023

À gauche : plusieurs personnes sont présentes sur le lieu où une roquette a atterri après avoir été lancée vers Israël depuis la bande de Gaza, à Ashdod, dans le sud d'Israël, le 9 octobre 2023. REUTERS/Violeta Santos Moura. À droite : De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments alors que les frappes aériennes israéliennes se poursuivent dans le quartier d’Al-Rimal de la ville de Gaza, le 9 octobre 2023. Ⓒ Ali Jadallah / Agence Anadolu

GENÈVE (le 10 octobre 2023) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a lancé mardi un appel urgent à tous les États ayant de l’influence pour qu’ils prennent des mesures afin de désamorcer la situation « qui risque d’exploser » en Israël et dans le Territoire palestinien occupé. Il a souligné que le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme doivent être respectés en toutes circonstances.

« Nous sommes confrontés à une situation qui risque d’exploser. Nous savons ce qui va se passer, encore et encore : la perte de vies israéliennes et palestiniennes et des souffrances incalculables infligées aux deux communautés », a averti M. Türk.

« Toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire. Elles doivent cesser immédiatement les attaques visant des civils et celles susceptibles de causer un nombre disproportionné de morts et de blessés parmi les civils ou d’endommager des biens de caractère civil. »

Le Haut-Commissaire s’est dit « profondément choqué et consterné par les allégations d’exécutions sommaires de civils et, dans certains cas, d’horribles massacres perpétrés par des membres de groupes armés palestiniens ».

« Les images de personnes capturées et maltraitées par des groupes armés palestiniens sont horribles et extrêmement préoccupantes, de même que les rapports faisant état de meurtres et de la profanation des corps », a-t-il déclaré. « Les civils ne doivent jamais servir de monnaie d’échange. »

« J’appelle les groupes armés palestiniens à libérer immédiatement et sans condition tous les civils qui ont été capturés et qui sont toujours détenus. La prise d’otages est interdite par le droit international », a rappelé le Haut-Commissaire.

M. Türk a souligné qu’il était d’une importance vitale que toute personne privée de liberté dans le Territoire palestinien occupé et en Israël soit traitée avec humanité. La dignité et la vie de la population doivent être respectées.

Selon les informations recueillies par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), les frappes aériennes israéliennes ont également touché de grands immeubles résidentiels dans la ville de Gaza et d’autres bâtiments résidentiels de la bande de Gaza, des écoles et des locaux de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), faisant de nombreuses victimes parmi les civils.

« Le droit international humanitaire est clair : l’obligation de veiller constamment à épargner les civils et les biens de caractère civil reste applicable pendant toute la durée des attaques », a déclaré M. Türk. Les principes de distinction et d’interdiction d’attaques aveugles ou disproportionnées sont essentiels.

Le 9 octobre, les autorités israéliennes ont ordonné un « siège total » de Gaza, coupant tout accès à l’électricité, à l’eau, à la nourriture et au carburant. Cette décision risque d’aggraver considérablement la situation des droits humains et de l’aide humanitaire déjà désastreuse à Gaza, notamment la capacité des installations médicales à fonctionner, en particulier compte tenu du nombre croissant de blessés.

« L’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire », a déclaré le Haut-Commissaire. Toute restriction à la circulation des personnes et des biens pour mettre en œuvre un siège doit être justifiée par des nécessités militaires. Dans le cas contraire, elle risque de constituer une peine collective.

Le Haut-Commissaire s’est dit profondément préoccupé par la montée en flèche des discours de haine et des incitations à la violence depuis samedi, qui alimentent l’antisémitisme et l’islamophobie dans la région et dans le monde.

« Nous savons par expérience que la vengeance n’est pas la solution et que ce sont les civils innocents qui finissent par en payer le prix », a déclaré M. Türk.

« Le monde ne peut pas tolérer davantage de polarisation. Nous devons trouver des solutions reposant sur le plein respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. »

FIN

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