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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Rapport de l’ONU : Volker Türk met en garde contre la détérioration rapide de la situation des droits humains en Cisjordanie et appelle à la fin de la violence

28 décembre 2023

Des Palestiniens inspectent les dégâts après un raid israélien dans le camp de réfugiés palestiniens de Nur Shams, près de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 17 décembre 2023. Crédit : Zain JAAFAR / AFP

GENÈVE (le 28 décembre 2023) – Un rapport des Nations Unies publié aujourd’hui décrit la détérioration rapide de la situation des droits humains en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, après le 7 octobre 2023, et appelle Israël à mettre fin aux homicides illicites et à la violence des colons contre de la population palestinienne.

Ce rapport appelle à l’arrêt immédiat de l’utilisation d’armes et de moyens militaires lors des opérations de maintien de l’ordre, à la fin des détentions arbitraires et des mauvais traitements infligés à la population palestinienne, et à la levée des restrictions discriminatoires en matière de circulation.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a pu confirmer la mort de 300 Palestiniens, dont 79 enfants, en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, entre le 7 octobre et le 27 décembre 2023 depuis les attaques du Hamas et d’autres groupes armés palestiniens dans le sud d’Israël. Parmi ces victimes, 291 ont été tuées par les forces de sécurité israéliennes, 8 par des colons et une par les forces de sécurité israéliennes ou des colons. Avant le 7 octobre, 200 Palestiniens avaient déjà été tués dans la région en 2023, soit le nombre le plus élevé sur une période de dix mois depuis que les Nations Unies ont commencé à recueillir ces informations en 2005.

« L’utilisation de tactiques et d’armes militaires dans le contexte du maintien de l’ordre, le recours à une force inutile ou disproportionnée et l’application de restrictions généralisées, arbitraires et discriminatoires à la liberté de circulation qui affectent les Palestiniens sont extrêmement inquiétants », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, à propos des conclusions du rapport.

« Les violations recensées dans ce rapport reprennent les caractéristiques et la nature des violations signalées par le passé dans le contexte de l’occupation israélienne prolongée de la Cisjordanie. Cependant, l’intensité des violences et de la répression est à un niveau inégalé depuis des années », a-t-il ajouté.

« J’appelle Israël à prendre des mesures immédiates, claires et efficaces pour mettre fin à la violence des colons contre la population palestinienne, à enquêter sur tous les incidents de violence commis par les colons et les forces de sécurité israéliennes, à assurer une protection efficace des communautés palestiniennes contre toute forme de transfert forcé, et à veiller à ce que les communautés d’éleveurs déplacées en raison des attaques répétées des colons armés puissent retourner sur leurs terres. »

Le rapport, qui couvre la période du 7 octobre au 20 novembre, décrit une forte augmentation des frappes aériennes ainsi que des incursions de véhicules blindés de transport de troupes et de bulldozers envoyés dans des camps de réfugiés et d’autres zones densément peuplées de Cisjordanie, faisant de nombreux morts et blessés, ainsi que des dégâts considérables aux infrastructures et biens de caractère civil. Ces incursions, qui se poursuivent, ont entraîné la mort d’au moins 105 Palestiniens, dont 23 enfants, depuis le 7 octobre jusqu’à aujourd’hui.

Les 19 et 20 octobre notamment, lors d’une incursion de 30 heures dans le camp de réfugiés de Nur Shams à Tulkarem, les forces israéliennes ont fait usage d’armes et de moyens militaires, tuant 14 Palestiniens, dont six enfants, blessant au moins 20 autres personnes et procédant à 10 arrestations, selon le rapport.

Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté plus de 4 700 Palestiniens, dont une quarantaine de journalistes, en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. D’après le rapport, certaines personnes ont été déshabillées, ont eu les yeux bandés et ont été immobilisées pendant de longues heures avec des menottes et les jambes attachées, tandis que des soldats israéliens leur ont marché sur la tête et le dos, leur ont craché dessus, les ont cognés contre les murs, menacés, insultés, humiliés et, dans certains cas, soumis à des violences sexuelles et fondées sur le genre.

Dans les semaines qui ont suivi le 7 octobre, les attaques des colons se sont multipliées, avec une moyenne de six incidents par jour, notamment des fusillades, des incendies de maisons et de véhicules, et le déracinement d’arbres. Dans de nombreux cas, les colons étaient accompagnés par les forces de sécurité israéliennes ou portaient eux-mêmes des uniformes de ces dernières, ainsi que des fusils de l’armée, selon le rapport. Le HCDH a recensé de nombreux incidents au cours desquels des colons ont attaqué des Palestiniens en train de récolter leurs olives, y compris avec des armes à feu, et les ont forcés à quitter leurs terres, leur ont volé leur récolte et ont empoisonné ou endommagé leurs oliviers, privant ainsi de nombreux Palestiniens d’une source vitale de revenus.

« La déshumanisation des Palestiniens qui caractérise de nombreuses actions des colons est très inquiétante et doit cesser immédiatement. Les autorités israéliennes devraient condamner fermement les violences commises par les colons, les empêcher et poursuivre leurs commanditaires et leurs auteurs », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Depuis le 7 octobre, les autorités israéliennes ont imposé des restrictions sévères et systématiques à la circulation des Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, indique le rapport. Les forces de sécurité israéliennes ont fermé presque toutes les entrées des villages palestiniens aux véhicules et coupé les villes palestiniennes des routes principales en fermant des barrières routières et en plaçant des monticules de terre ou des barrages routiers en béton.

« Ce rapport réitère nos appels à l’arrêt des mesures qui conduisent à la création d’un environnement coercitif et nos préoccupations concernant les transferts forcés, ainsi que l’absence persistante de responsabilité pour les violences commises par les colons et les forces de sécurité israéliennes », a déclaré M. Türk.

Le Haut-Commissaire a exhorté Israël à permettre au HCDH de se rendre dans le pays, ajoutant qu’il était prêt à faire un rapport similaire sur les attaques du 7 octobre.

Consulter le rapport

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