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Communiqués de presse Procédures spéciales

Des témoignages provenant du Territoire palestinien occupé révèlent l’ampleur des atrocités commises par Israël, selon une experte de l’ONU

25 avril 2024

LE CAIRE (le 25 avril 2024) – Le Territoire palestinien occupé est pris dans une spirale de violence irrépressible, les récits de Palestiniens et d’autres témoins ajoutant une nouvelle dimension aux atrocités dont le monde est témoin depuis le début de l’assaut israélien sur Gaza il y a plus de six mois, a déclaré aujourd’hui Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.

« La rapidité et l’intensité avec lesquelles cette violence s’est propagée au reste du territoire occupé confirment qu’aucun Palestinien n’est en sécurité sous le contrôle sans entrave d’Israël », a déclaré Mme Albanese à l’issue d’une visite en Égypte et en Jordanie.

La Rapporteuse spéciale a indiqué qu’Israël lui avait une nouvelle fois refusé arbitrairement l’accès au Territoire palestinien occupé, l’obligeant à rendre compte de la situation des Palestiniens sous occupation depuis les États voisins.

Mme Albanese estime que sa visite a démontré que la situation à Gaza est pire que les estimations précédentes et qu’elle a des conséquences graves et multiples à long terme. La plupart des victimes qu’elle a rencontrées ont subi des blessures extrêmement graves, ont vu des membres de leur famille tués et ont subi les effets de la destruction par Israël des infrastructures sanitaires de Gaza, même après le 26 janvier 2024, date à laquelle la Cour internationale de Justice a rendu une ordonnance sommant Israël d’empêcher le génocide à Gaza.

Les patients qui arrivaient auparavant en Égypte principalement pour des symptômes liés à des explosions et à des blessures de guerre sont désormais rejoints par des patients souffrant de maladies chroniques ou de malnutrition, en particulier des enfants, à la suite de la catastrophe humanitaire intentionnelle d’Israël à Gaza.

« Des photos prises il y a à peine huit mois montrent Hamid, un enfant de 8 ans aux joues potelées, aujourd’hui très amaigri et passant ses journées à souffrir de douleurs atroces dues à une pancréatite contractée dans les conditions difficiles du siège », a déclaré la Rapporteuse spéciale.

« Les personnes qui ont quitté Gaza en sont sorties brisées, rongées par la culpabilité pour avoir survécu et gravement traumatisées », a déclaré Mme Albanese. « À seulement 50 kilomètres de la bande de Gaza, des aides et des biens essentiels à la survie, notamment du matériel de dessalement de l’eau, des trousses de premiers secours, des bouteilles d’oxygène et des toilettes portables, payés par les contribuables du monde entier, restent dans des entrepôts, interdits d’entrée à Gaza sous prétexte qu’ils sont utilisés par des combattants. »

« Les mesures humanitaires mises en œuvre jusqu’à présent, notamment les largages aériens et les couloirs maritimes, ne sont qu’un palliatif à ce qui est désespérément nécessaire et légalement dû », a déclaré l’experte. « Ces mesures sont tout à fait insuffisantes pour atténuer la catastrophe humanitaire créée par l’attaque israélienne. »

« À ce stade, Israël a manqué à ses obligations internationales dans une mesure qui justifie un appel à des sanctions », a déclaré Mme Albanese.

La Rapporteuse spéciale a déclaré que sa visite ne faisait que confirmer l’importance du mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les Palestiniens et la population de toute la région, alors que les Palestiniens fuient une fois de plus pour échapper aux violences.

« Les pays environnants ne peuvent à eux seuls absorber l’impact des pratiques pernicieuses d’Israël consistant à tuer et à déplacer le peuple de Gaza », a déclaré Mme Albanese, appelant à ce que la chaîne de soutien soit généralisée par l’intermédiaire du coordinateur humanitaire des Nations Unies. « Cela permettra d’alléger la responsabilité de l’Égypte et du peuple égyptien », a-t-elle déclaré.

Francesca Albanese a réitéré ses appels en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, de la fin du contrôle illégal d’Israël sur Gaza et le Territoire palestinien occupé et d’une présence protectrice pour garantir la paix et la stabilité dans la région.

« Il est primordial que les Nations Unies assument l’entière responsabilité des opérations humanitaires conformément à la résolution 2720 du Conseil de sécurité », a déclaré la Rapporteuse spéciale.

« Les horreurs vécues par la population à Gaza sont indescriptibles », a déclaré Mme Albanese. « Toutefois, cette visite confirme également que l’attention portée à l’aggravation de la situation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, s’est relâchée. » L’augmentation des restrictions et des violences, les détentions arbitraires et les exécutions extrajudiciaires par les soldats israéliens et les colons armés sont largement rapportées.

« La politique israélienne dans le Territoire palestinien occupé met incontestablement en péril l’existence des Palestiniens sur leur territoire », a-t-elle déclaré. « La communauté internationale doit se focaliser sur l’implication la plus probable, le nettoyage ethnique des Palestiniens, et les États doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher une telle situation. »

Mme Albanese a expliqué avoir entrepris la tâche éprouvante de rencontrer des Palestiniens de Gaza et d’enregistrer leurs témoignages, en espérant que les États Membres des Nations Unies agiront pour mettre fin au massacre et garantir le principe de responsabilité.

« Les États doivent insister sur un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et imposer des sanctions à Israël pour éviter de nouvelles catastrophes », a déclaré la Rapporteuse spéciale.

Un rapport complet sera publié prochainement.

Francesca Albanese est la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.

Les Rapporteurs spéciaux relèvent de ce qu’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Le terme « procédures spéciales », qui désigne le plus grand corps d’experts indépendants au sein du système onusien des droits de l’homme, est généralement attribué aux mécanismes indépendants d’enquête et de supervision mis en place par le Conseil des droits de l’homme afin de traiter de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent bénévolement ; ils n’appartiennent pas au personnel de l’ONU et ne perçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou de toute organisation et exercent leurs fonctions à titre individuel.

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