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Burkina Faso : le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU préoccupé par l'augmentation du nombre de civils tués

Arrière

31 mai 2024

GENEVE (31 mai 2024) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a exprimé aujourd'hui son inquiétude face à la récente augmentation du nombre de civils tués à travers le Burkina Faso. Les allégations pointent aussi bien à la responsabilité  des groupes armés et des acteurs étatiques.

Entre novembre 2023 et avril 2024, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a reçu des allégations de violations et d’abus des droits humains ainsi que des violations du droit international humanitaire touchant au moins 2 732 personnes, soit une augmentation de 71 % par rapport aux six mois précédents. Quelques 1 794 des victimes, soit 65 pour cent, ont été victimes d'homicides illégaux.

Des groupes armés, tels que Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn, l’État islamique au Grand Sahara et d’autres groupes similaires, ont intensifié leurs attaques contre les civils, notamment contre les personnes déplacées internes.

« Même si les groupes armés sont présumés responsables de la grande majorité des incidents et des victimes, et devraient en être tenu responsables, je suis également profondément troublé par le fait que les forces de sécurité et de défense et leurs auxiliaires, les Volontaires pour la défense de la patrie, auraient commis des meurtres gratuits, y compris des exécutions sommaires » a déclaré Türk, qui avait déjà évoqué ces questions avec le Capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, lors d'une visite au pays en mars dernier.

« Je comprends parfaitement les menaces sécuritaires complexes auxquelles le Burkina Faso est confronté. Une réponse à ces menaces ne réussira que si le droit international est pleinement respecté partout. Je réitère donc mon appel aux autorités du Burkina Faso à prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils », a-t-il ajouté.

Le Haut-Commissaire a appelé le gouvernement du Burkina Faso à soutenir une enquête approfondie, indépendante et transparente sur toutes les allégations de violations et d’abus du droit international, et à veiller à ce que les auteurs soient traduits en justice, dans le cadre de procès conformes aux normes internationales, en vue de garantir le droit des victimes à la vérité et à des réparations.

« Il doit y avoir justice et que tous les responsables soient amenés à répondre de leurs actes si les autorités veulent rassurer la population, restaurer la cohésion sociale et rétablir la confiance entre les civils et les forces de sécurité», a déclaré Türk. 

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