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Déclarations et discours Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Observation du porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme Seif Magango avant les élections à Madagascar

10 octobre 2023

Des membres des forces de sécurité malgaches arrêtent un membre de l’opposition à Antananarivo le 7 octobre 2023. Ⓒ RIJASOLO/AFP

Nous sommes préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’homme à Madagascar à l’approche de l’élection présidentielle du mois prochain, après que les forces de sécurité ont fait un usage inutile et disproportionné de la force pour disperser quatre manifestations pacifiques en deux semaines.

Alors que les campagnes démarrent officiellement aujourd’hui, nous demandons instamment aux autorités malgaches de garantir le respect des droits humains et de l’état de droit tout au long de la période électorale et au-delà. Des instructions claires doivent être données aux forces de sécurité pour qu’elles respectent les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion et qu’elles s’abstiennent d’utiliser une force disproportionnée, afin de créer un environnement propice à des élections libres, équitables et transparentes. Les procédures de maintien de l’ordre public, comme la nécessité d’obtenir une autorisation pour organiser une manifestation pacifique, ne doivent pas être utilisées pour refuser ou décourager les rassemblements pacifiques.

Une manifestation organisée par 11 candidats de l’opposition les 2 et 3 octobre a été dispersée par les forces de sécurité qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, frappé et arrêté arbitrairement des dizaines de manifestants et de passants. Deux candidats à la présidence et un ancien président par intérim ont été blessés et ont dû être hospitalisés. Les forces de sécurité ont également utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc lors des manifestations qui ont suivi les 6 et 7 octobre. Nous notons que deux autres manifestations n’ont pas été perturbées et se sont terminées pacifiquement sans l’intervention des forces de sécurité.

Certaines personnes arrêtées lors des manifestations des deux dernières semaines sont toujours en détention, notamment le secrétaire général de l’un des partis politiques d’opposition. Leur situation doit être rapidement mise en conformité avec le droit applicable.

FIN

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