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Déclarations

KOFI ANNAN EXHORTE LES IVOIRIENS A RENOUER AVEC L’HISTOIRE PACIFIQUE DE LEUR PAYS POUR QU’IL CONTINUE A ETRE UN MOTEUR D’INTEGRATION EN AFRIQUE DE L’OUEST

27 janvier 2003



27 janvier 2003




Message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l’ouverture de la Conférence des chefs d’État sur la Côte d’Ivoire organisée à Paris le 25 janvier:


Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour entériner l’accord mettant fin au conflit qui ravage la Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois.

Cet accord reflète la détermination des parties à consacrer dorénavant leurs énergies au bien-être et au progrès de tous les Ivoiriens.

En ce jour d’espoir pour la Côte d’Ivoire, je voudrais remercier tous ceux qui ont contribué à cette étape du règlement de la crise.

D’abord les parties ivoiriennes qui ont su dépasser leurs différences et privilégier le dialogue. Ensuite la CEDEAO qui a facilité un accord de cessation des hostilités.

Je remercie également l’Union africaine qui, avec la CEDEAO, a réussi à maintenir le contact entre les belligérants, à faire baisser les tensions et à créer une dynamique de paix.

Enfin, la France qui a su conduire les négociations qui ont mené au présent accord de paix. Monsieur le Président, nous vous sommes reconnaissants, à vous et à votre équipe, des efforts que vous avez déployés.

J’espère que l’esprit d’ouverture et de compromis qui a permis d’aboutir à cet accord continuera de prévaloir, et que les décisions qui ont été prises seront mises en œuvre de bonne foi. Il faut à présent tirer les leçons du conflit afin de jeter les bases d’une paix et d’une stabilité durables.

Les Ivoiriens doivent renouer avec l’histoire pacifique de leur pays afin qu’il continue à être un moteur d’intégration et de progrès en Afrique de l’Ouest. Cela demande une vision, une volonté politique ferme et une détermination sans faille à travailler ensemble.

En choisissant le chemin de la paix, les Ivoiriens ont fait preuve de sagesse. Mais le processus est encore fragile et doit être consolidé. Bien entendu, c’est aux Ivoiriens et aux Ivoiriennes qu’il appartient de tourner le dos à cette page sombre de leur histoire. Mais nous pouvons et nous devons les y aider.

C’est pourquoi j’appelle la communauté internationale, et en particulier les pays donateurs, à appuyer par une aide généreuse le relèvement du pays.

Il ne suffit pas de faire taire les armes pour qu’il y ait véritablement la paix. Le succès de l’accord dépendra pour beaucoup de l’adoption de mesures propres à renforcer la confiance entre les parties. Pour restaurer l’unité nationale et la cohésion sociale, les dirigeants devront renoncer aux paroles et discours qui divisent.

Et ils devront appuyer l’accord qui vient d’être conclu par des actes concrets. Ainsi, l’amnistie accordée aux rebelles peut contribuer à la réconciliation nationale.

La stabilité de la Côte d’Ivoire passe par l’émergence et la consolidation d’une justice républicaine, l’édification d’un appareil de défense et de sécurité au service de la sécurité du peuple et du territoire national, et surtout une gouvernance responsable et unificatrice.

Les dirigeants ivoiriens, toutes tendances confondues, devront veiller au respect de l’Etat de droit et des droits de l’homme. L’impunité doit être combattue et éliminée, et ceux qui se sont rendus coupables de crimes contre des civils innocents doivent être punis. Il doit être clair que la prise du pouvoir par les armes n’est plus acceptable.

La réconciliation nationale n’est pas un événement mais un processus. Il est essentiel que les parties poursuivent leurs efforts au-delà de cette réunion. Un calendrier précis de mise en œuvre des décisions prises à Paris est indispensable, de même que la mise en place d’un Comité de suivi de son exécution. L’Organisation des Nations Unies et la communauté internationale ont montré qu’elles étaient disposées à soutenir les Ivoiriens dans leur recherche d’un avenir meilleur.

Soyons à la hauteur des espoirs qu’a fait naître l’accord de paix.

Je vous remercie.




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