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Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Commentaire du porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Seif Magango, sur le refus des autorités maliennes d’accorder aux enquêteurs de l’ONU, l’accès à Moura

20 avril 2022

Malian soldiers are pictured during a patrol with soldiers from the new Takuba force near Niger border in Dansongo Circle, Mali August 23, 2021. Picture taken August 23, 2021.

GENÈVE (20 avril 2022) - Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que les autorités maliennes n’aient toujours pas accordé aux enquêteurs des droits de l’homme de l’ONU, l’accès au village de Moura, dans la région de Mopti au Centre du Mali, où les forces armées maliennes, qui auraient été accompagnées par des éléments militaires étrangers, auraient perpétré des exécutions sommaires et commis de multiples autres violations graves des droits de l’homme, lors d’une opération militaire, il y a de cela trois semaines.

Bien que le nombre exact de morts ne soit pas clairement établi, l’armée malienne a reconnu avoir tué 203 combattants parmi les « groupes terroristes armés » et arrêté 51 personnes lors d’une opération militaire « de grande envergure » dans la région, du 23 au 31 mars. Cependant, d’autres sources non confirmées suggèrent que le nombre pourrait atteindre 500. Les informations préliminaires suggèrent que la majorité des victimes étaient des civils. Outre les exécutions sommaires présumées, les forces de défense auraient également violé, pillé et arrêté arbitrairement et détenu de nombreuses personnes au cours de l’opération militaire, dont de nombreux civils.

Nous notons que, selon un communiqué publié le 6 avril, les autorités de transition maliennes ont ouvert une enquête sur les incidents survenus à Moura, par le biais du Tribunal militaire de Mopti. Nous demandons aux autorités de transition de veiller à ce que cette enquête soit rapide, approfondie, indépendante et impartiale. Nous soulignons également la nécessité pour les autorités de transition de fournir un accès rapide, sûr et sans entrave à la zone, aux enquêteurs de la Division des droits de l’homme et de la protection de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), qui a d’abord demandé l’accès à la zone le 1 avril 2022. Une enquête indépendante sur le terrain est essentielle, et le temps est essentiel pour assurer la reddition de compte et garantir une justice rapide et efficace pour les victimes.

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