Faire en sorte que la République populaire démocratique de Corée établisse les responsabilités pour les violations des droits de l’homme
31 mars 2016
« Le rôle de la communauté internationale est essentiel pour le peuple de la Corée du Nord », a indiqué Marzuki Darusman, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée. « Cette préoccupation donne de l’espoir aux personnes dont les droits sont bafoués dans le pays. La préoccupation de la communauté internationale nourrit l’espoir que la situation change fondamentalement ».
M. Darusman a présenté son rapport sur la République populaire démocratique de Corée à la 31e session du Conseil des droits de l’homme cette semaine, dans lequel il met en exergue la situation effroyable qui perdure en matière de droits de l’homme pour les personnes qui vivent dans ce pays. Les camps pour prisonniers politiques, l’incarcération de familles entières en raison d’allégations visant l’un de ses membres, la torture et d’autres violations continuent en toute impunité, a-t-il expliqué au Conseil.
« La responsabilité politique et pénale des auteurs de ces crimes graves, y compris celle du Chef suprême, M. Kim Jong-Un » est engagée, a-t-il indiqué.
À cette fin, M. Darusman a proposé la mise sur pied d’un groupe d’experts composé de trois membres qui seraient chargés d’examiner les dimensions juridiques internationales de la responsabilité pénale et de formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour faire en sorte que les auteurs de violations graves des droits de l’homme dans le pays rendent compte de leurs actes, notamment ceux qui constituent des crimes contre l’humanité.
Ce rapport était le dernier rapport soumis par M. Darusman au Conseil, alors que son mandat de six ans prend fin. « Les difficultés ont été nombreuses, notamment l’impossibilité de se rendre en République populaire démocratique de Corée et un scepticisme initial au sujet de la capacité de la position à faire évoluer la situation en matière de droits de l’homme dans le pays », a-t-il précisé.
« Mais le mandat a permis de faire changer les choses », a-t-il relevé. « Outre la commission d’enquête en République populaire démocratique de Corée, la situation du pays en matière de droits de l’homme est désormais au centre de l’attention de la communauté internationale. En outre, le rapport sur les violations des droits de l’homme établi par la commission d’enquête est désormais devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’organe politique le plus élevé », a-t-il ajouté. Cet examen pourrait donner lieu à un renvoi de la situation devant la Cour pénale internationale.
« S’il y a une chose dont je suis satisfait au cours de mon mandat, c’est d’avoir fait en sorte que la République populaire démocratique de Corée soit pleinement au centre des préoccupations de la communauté internationale en raison des terribles violations des droits de l’homme qui y ont été commises », a souligné M. Darusman.
Voir la vidéo ci-dessous pour d’autres remarques formulées par M. Darusman.
31 mars 2016