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Éducation aux droits de l’homme

L’éducation aux droits de l’homme est un investissement en faveur de la paix et du progrès

15 décembre 2023

Des élèves de l’école publique du quartier de Taliko, à Bamako, au Mali. © Photo ONU/Marco Dormino

« L’éducation aux droits de l’homme a rarement été aussi importante qu’en cette période de l’histoire », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, lors d’un récent discours prononcé à l’occasion du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

M. Türk a évoqué les nombreux obstacles auxquels le monde est aujourd’hui confronté, allant de l’urgence climatique à la guerre, en passant par la montée des inégalités et de la discrimination, les discours de haine et la désinformation.

L’éducation aux droits de l’homme fait référence à un large éventail d’activités et de programmes éducatifs qui ont pour but de développer les connaissances, les compétences et les attitudes des apprenants, leur permettant d’exercer leurs droits humains, et de respecter et faire respecter les droits des autres.

Pour Elena Ippoliti, coordinatrice de l’unité chargée de l’éducation et de la formation aux droits de l’homme du HCDH, l’éducation aux droits de l’homme représente un investissement important pour bâtir un avenir juste, pacifique et durable, conforme aux principes des droits de l’homme.

En encourageant l’inclusion et la participation, en prévenant les conflits et en promouvant des valeurs telles que la solidarité et l’empathie, elle estime que l’éducation aux droits de l’homme a le pouvoir de faire changer les choses.

Selon elle, « l’éducation aux droits de l’homme favorise un sentiment d’humanité commune en soutenant l’universalité des droits humains ». « Elle encourage également le dialogue et l’appréciation de la diversité », a-t-elle ajouté.

L’éducation aux droits de l’homme et les jeunes

Elena Ippoliti considère que l’éducation aux droits de l’homme peut être particulièrement valorisante pour les enfants et les jeunes, car elle leur permet de remplir leur rôle de citoyens actifs et de participer aux décisions dans la société.

« Les jeunes peuvent contribuer considérablement au monde dans lequel nous vivons, et nous devons nous assurer que l’éducation qu’ils reçoivent leur donne les outils nécessaires pour défendre leurs droits et ceux des autres », a-t-elle expliqué.

Selon les données des Nations Unies, 1,2 milliard de personnes sont aujourd’hui âgées de 15 à 24 ans, ce qui représente 16 % de la population mondiale. D’ici 2030, soit la date limite pour la réalisation des objectifs de développement durable du Programme de développement à l’horizon 2030, le nombre de jeunes devrait augmenter de 7 %, pour atteindre 1,3 milliard.

Qu’il s’agisse de lutter pour le climat, de défendre les droits des LGBTI ou de protester contre l’inégalité de genre et l’injustice sociale, les jeunes du monde entier sont en première ligne du mouvement en faveur des droits humains et appellent au changement.

Le HCDH joue un rôle de premier plan dans l’éducation aux droits de l’homme, notamment en renforçant les capacités en matière de droits de l’homme et en recensant et partageant de bonnes pratiques. Grâce à des ateliers, des programmes éducatifs, des bourses et des subventions, le HCDH s’engage auprès des jeunes dans l’éducation et la formation aux droits de l’homme de plusieurs manières.

“Young people are the next-generation leaders who can work with local governments to bring policies to end discrimination in society.” © Shailee Chaudhary

« Les jeunes sont les leaders de demain et sont prêts à travailler avec les gouvernements locaux pour mettre en place des politiques permettant de mettre fin à la discrimination dans la société. » © Shailee Chaudhary

Shailee Chaudhary, une jeune militante des droits humains originaire du Népal, a participé à un récent atelier sur les droits de l’homme organisé par le HCDH à Katmandou sur le rôle des jeunes dans la promotion et la protection des droits des personnes issues de communautés fondées sur l’ascendance en Asie du Sud, qui a mis l’accent sur l’accès à la justice comme condition indispensable à la lutte contre la discrimination.

Cette jeune femme, qui fait partie de l’organisme Dalit Lives Matter, fait campagne avec d’autres jeunes pour mettre fin à la discrimination fondée sur l’ascendance et aux pratiques fondées sur la caste, notamment l’intouchabilité, ainsi qu’à d’autres formes de stigmatisation contre des minorités au Népal. Elle se concentre sur les liens entre la caste, le genre, la sexualité, la géopolitique et d’autres aspects tels que l’ethnicité et l’indigence.

L’atelier a rassemblé plus de 50 jeunes participants du Bangladesh, d’Inde, du Népal, du Pakistan et de Sri Lanka. Une journée a été consacrée au renforcement des capacités en matière de droit international des droits de l’homme, afin de fournir aux jeunes des outils pour lutter contre les violations des droits humains tout en identifiant de bonnes pratiques.

« Peu importe la caste à laquelle nous appartenons, notre identité sexuelle ou notre origine, nous devrions tous pouvoir nous exprimer et vivre notre vie comme nous l’entendons, et avoir le droit de vivre dans la dignité », a déclaré Shailee Chaudhary, pour qui la formation a été « une révélation ».

Comme l’a expliqué Shailee, le mouvement Dalit Lives Matter cherche à promouvoir un mandat spécifique des Nations Unies parmi les États Membres pour mettre fin à la discrimination fondée sur la caste.

“Through human rights education you can empower yourself and others.” © Anamê Gnanguenon

« Grâce à l’éducation aux droits de l’homme, vous pouvez vous responsabiliser et responsabiliser les autres. » © Anamê Gnanguenon

Anamê Gnanguenon, jeune militante pour la justice sociale basée au Liban, se bat pour défendre les droits des communautés marginalisées, en particulier les travailleurs domestiques migrants. Selon elle, l’éducation aux droits de l’homme donne aux gens les moyens de défendre leurs droits.

« Beaucoup de jeunes femmes migrantes ne connaissent pas leurs droits humains et leurs droits en matière de travail », a déclaré la jeune activiste, qui vient de participer au Programme de bourses pour les personnes d’ascendance africaine de 2023.

« Le travail de sensibilisation permet aux gens de connaître leurs droits et d’avoir accès à la justice sociale, de participer et d’être plus forts face à l’oppresseur », a déclaré Anamê, dont le podcast intitulé Femmes coupables, est conçu et produit avec l’aide de travailleuses migrantes.

« Pour moi, l’éducation aux droits de l’homme signifie apprendre et transmettre. C’est très important de transmettre des compétences. »

L’éducation aux droits de l’homme est un antidote puissant contre les problèmes considérables qui minent le tissu fondamental et la cohésion sociale de nos sociétés, comme les inégalités, la discrimination et la violence.

VOLKER TÜRK, HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L’HOMME

Pour célébrer le soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le HCDH a lancé un documentaire suivant sept jeunes militants pour les droits humains à travers le monde.

Changemakers: stories of young human rights educators, a été coréalisé par le HCDH, Amnesty International et Soka Gakkai International.