Le point sur l’initiative « Droits humains 75 » : Europe et Asie centrale
Initiative « Droits humains 75 »
Belgique
L’art permet de sensibiliser les jeunes aux droits humains
Pour marquer le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), le HCDH a collaboré avec la Fondation Gabarron afin d’organiser des ateliers de peinture dans le monde entier. À Bruxelles, le bureau régional a organisé un atelier avec des enfants ukrainiens accueillant une quarantaine d’enfants âgés de 6 à 14 ans. Le bureau a également organisé deux ateliers sur le thème de l’environnement avant le dialogue régional portant sur un environnement sain et durable, au cours desquels certaines des œuvres d’art ont été exposées. Ces ateliers de peinture ont été l’occasion d’expliquer aux jeunes les droits humains et l’importance de la DUDH.
Ukraine
Un concours encourage les jeunes à s’exprimer sur les droits humains
Andriy n’en était pas à sa première vidéo, mais il ne connaissait pas grand-chose aux droits humains.
« J’ai vu un concours et je me suis dit que vu la situation en Ukraine, pourquoi ne pas montrer des Ukrainiens dans cette situation ? Toute personne a droit à la vie », explique le jeune garçon de 11 ans, originaire de Tchernivtsi, dans l’ouest de l’Ukraine.
Andriy, qui rêve de devenir développeur de jeux vidéo, faisait partie des cinq gagnants d’un concours vidéo organisé au début de l’année par la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine pour marquer le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH).
« Ce concours vidéo visait à encourager les réalisateurs à montrer comment la DUDH peut concrétiser sa promesse de liberté, d’égalité et de justice pour tous », explique Danielle Bell, cheffe de la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine. « Les sujets abordés dans les vidéos portent sur un large éventail de questions relatives aux droits humains, dont le droit à la vie, la dignité personnelle, l’accès à l’éducation, et bien d’autres. En dépit des souffrances causées par cette guerre, nous espérons que ces récits contribueront à créer une communauté mondiale plus compatissante et mieux informée », indique Mme Bell.
Selon son expérience en Afghanistan et en Iraq, des pays ravagés par la guerre, les courts métrages peuvent être un outil puissant pour la narration numérique.
« Les vidéos envoyaient un message fort, transmettant les émotions intenses des personnes touchées par le traumatisme et la dévastation de la guerre, qui ont un impact profond sur les droits humains », estime-t-elle.
Ce concours des Nations Unies a attiré 51 participants de tous âges venus de toute l’Ukraine, dont des écoliers, des étudiants, des professeurs et des militants. Les trois principaux gagnants du concours ont été choisis par un vote public sur la page Instagram de la mission de surveillance. Deux autres prix ont été décernés par un jury composé de membres du personnel des Nations Unies. Les lauréats venaient des régions ukrainiennes de Mykolaiv, Rivne, Tchernivtsi et Khmelnytskyi.
Ruslana, enseignante dans une école de médias pour enfants à Rivne, a déclaré que ses élèves avaient décidé eux-mêmes de la meilleure façon d’aborder le contexte.
« C’était vraiment l’idée des enfants », explique-t-elle. « Ils ont réfléchi à la manière de montrer les droits humains, ils ont eux-mêmes élaboré un scénario qui mettait l’accent sur la visite de lieux où ils ne pouvaient plus se rendre à cause de la guerre, et ils l’ont également interprété. »
L’idée du thème de la vidéo primée est venue de Vlad, 13 ans, dont la famille a dû fuir la ville de Kherson, dans le sud du pays, au début de la guerre.
Oleksandr, élève de l’école de police de Kamianets Podilskiy, dans le sud-ouest de l’Ukraine, et ses camarades de classe ont produit une autre vidéo primée. Leur vidéo se concentre sur les violations des droits humains et les crimes de guerre commis depuis que la Russie a envahi l’Ukraine il y a 22 mois. Selon lui, si le tournage n’avait pas été difficile, le processus de montage, lui, l’avait été.
« Pourtant, ce sont des émotions positives dont tout le monde se souvient chaleureusement », indique-t-il.
Pour Roman, professeur d’université et journaliste à Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, le thème choisi par ses étudiants (le surmenage) est un sujet d’actualité pour de nombreux Ukrainiens. Avec plus de trois ans d’expérience au sein d’une chaîne de télévision locale, Roman avait une grande expérience de la création de vidéos.
« J’ai eu beaucoup de projets, mais aucun comme celui-ci », affirme-t-il. « Le processus collaboratif d’écriture de scénario, de réalisation et de tournage a fait naître en moi une passion et a motivé mes étudiants. Les élèves en ont besoin pour leur développement professionnel et le pays en a besoin pour mieux faire connaître les droits de ses citoyens. »
La courte vidéo produite par Ruslan, étudiant en droit à l’université nationale de Tchernivtsi, l’une des plus anciennes écoles d’Ukraine, aborde la question du deuil pendant la guerre.
« Réfléchir au passé et au présent, au temps de paix et au temps de guerre, c’est douloureux pour la plupart des Ukrainiens, notamment pour les enfants dont les parents se battent et meurent en ce moment à l’Est », explique-t-il. « Le moment où votre père ne revient pas est vraiment douloureux. Cela ne m’est pas arrivé, mais j’entends tellement souvent ce genre d’histoires. »