Skip to main content
x

Sri Lanka : opération antidrogue

Arrière

12 janvier 2024

Nous sommes très préoccupés par les mesures prises par les autorités sri-lankaises pour lutter contre le problème de la drogue, qui sont fortement axées sur la sécurité et non sur des politiques de santé publique fondées sur les droits humains. Depuis le 17 décembre, 29 000 personnes auraient été arrêtées pour des affaires de drogue, et certaines auraient été victimes de mauvais traitements et d’actes de torture.

Les forces de sécurité auraient mené des raids sans mandat de perquisition, arrêtant des personnes soupçonnées de vendre ou de consommer de la drogue, et des centaines d’entre elles auraient été envoyées dans des centres de réadaptation gérés par l’armée. Pendant et après ces opérations, des personnes auraient été victimes de nombreuses violations, notamment des fouilles non autorisées, des arrestations et détentions arbitraires, des mauvais traitements, des actes de torture et des fouilles à nu en public. Les avocats des personnes détenues ont affirmé que ces dernières avaient fait l’objet d’intimidations de la part de policiers.

Si la consommation de drogue est un grave problème pour la société, une approche répressive musclée n’est pas la solution. La toxicomanie et les facteurs qui y conduisent sont avant tout des questions sociales et de santé publique. Les personnes soupçonnées de vente ou de trafic de stupéfiants ont droit à un traitement humain et bénéficier d’un procès transparent et équitable, dans le plein respect des garanties d’une procédure régulière.

Les personnes qui consomment des drogues devraient recevoir un soutien et suivre des programmes appropriés qui s’attaquent aux causes profondes de la dépendance et qui les aident à se réinsérer dans la société. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a publié l’année dernière un rapport qui encourage les États à élaborer des politiques efficaces en matière de drogues, notamment en envisageant la dépénalisation de la consommation et de la possession de drogues à usage personnel.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk exhorte le Gouvernement de Sri Lanka à revoir l’opération « Yukthiya » en cours et à mettre en œuvre des approches fondées sur les droits humains, notamment le droit à la santé, dans le cadre de la lutte contre les drogues illicites au sein de la société. Les allégations d’abus de pouvoir, de torture, de mauvais traitements et de déni des droits à une procédure régulière et à un procès équitable doivent faire l’objet d’une enquête approfondie et impartiale, et la justice doit être rendue.

Arrière