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Iran : répression dans le cadre de la loi sur le hijab

Arrière

26 avril 2024

Deux femmes iraniennes portant le foulard obligatoire sur la côte sud de la mer Caspienne dans la province de Mazandaran, à 235 km au nord de Téhéran, le 14 juillet 2023. © Morteza Nikoubazl/NurPhoto/NurPhoto par l’AFP

Nous avons reçu des informations selon lesquelles la police en uniforme et en civil en Iran exerce une répression violente dans tout le pays contre les femmes et les filles concernant les lois strictes sur le hijab, ainsi que contre les hommes qui les soutiennent. Nous avons reçu des rapports faisant état d’arrestations et de harcèlements généralisés de femmes et de filles, souvent âgées de 15 à 17 ans.

Le 21 avril, le chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de Téhéran a annoncé la création d’un nouvel organe chargé de faire appliquer les lois sur le hijab obligatoire, ajoutant que les membres du CGRI avaient été formés pour le faire « plus sérieusement » dans les espaces publics. Des rapports indiquent que des centaines d’entreprises ont été fermées de force car elles n’appliquaient pas les lois sur le hijab obligatoire, et des caméras de surveillance sont utilisées pour identifier les conductrices qui ne respectent pas les lois.

Le HCDH est également très préoccupé par le fait qu’un projet de loi sur le « soutien à la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab », qui impose des peines encore plus sévères, est sur le point d’être approuvé par le Conseil des gardiens.

La dernière version du projet de loi n’a pas été rendue publique, mais une version antérieure stipule que les personnes reconnues coupables d’avoir enfreint le code vestimentaire obligatoire risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, la flagellation et des amendes. Les châtiments corporels constituent une forme de peine ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant, et toute détention imposée pour l’exercice des libertés fondamentales est arbitraire en vertu du droit international. Nous répétons que ce projet de loi doit être abandonné.

Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, appelle le Gouvernement iranien à éliminer toutes les formes de discrimination et de violence fondées sur le genre, notamment en révisant et en abrogeant les lois, les politiques et les pratiques préjudiciables, conformément aux normes internationales des droits de l’homme.

Cette semaine, nous avons également appris que le tribunal révolutionnaire d’Isfahan avait condamné à mort le rappeur Toomaj Salehi. Il a été reconnu coupable et condamné pour « corruption sur terre » en raison des opinions qu’il a exprimées dans le cadre des manifestations nationales organisées en 2022 à la suite de la mort de Jina Mahsa Amini. Cette dernière était tombée dans le coma en garde à vue, après avoir été arrêtée par la police des mœurs car elle ne portait pas correctement le voile.

Le Haut-Commissaire demande instamment aux autorités d’annuler la condamnation de Toomaj Salehi et appelle à sa libération immédiate et inconditionnelle. Tous les individus emprisonnés pour avoir exercé leur liberté d’opinion et d’expression, y compris leur liberté d’expression artistique, doivent être libérés.

Neuf hommes ont déjà été exécutés dans le cadre des manifestations de 2022.

Le Haut-Commissaire exhorte le Gouvernement iranien à cesser immédiatement d’appliquer la peine de mort et à mettre en place un moratoire sur son application. Dans l’intervalle, la peine de mort ne peut être imposée que pour les crimes les plus graves, c’est-à-dire les crimes d’une extrême gravité qui entraînent intentionnellement et directement la mort.

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