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Territoire palestinien occupé/Israël : il est vital d’assurer l’aide humanitaire et de protéger les travailleurs humanitaires

Arrière

05 avril 2024

Des Palestiniens portent des sacs d’aide humanitaire tandis que d’autres ont des difficultés à obtenir leur part, sur fond de famine généralisée, alors que le conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas se poursuit. Photo prise à Gaza le 3 avril 2024. © REUTERS/Mahmoud Issa

Près de six mois après le début des hostilités, c’est avec une profonde tristesse et une grande indignation que nous constatons l’ampleur des dévastations et le nombre de morts en Israël et à Gaza. Plus de 33 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, sont morts, 75 000 ou plus sont blessés et au moins 7 000 sont présumés morts sous les décombres. Plus de 1 200 personnes sont mortes en Israël et des centaines d’autres ont été blessées. Plus d’une centaine d’otages sont encore en captivité. Des zones entières de Gaza ont été bombardées et réduites à néant. La bande de Gaza a changé à jamais.

Les violations du droit international commises depuis le 7 octobre en Israël et à Gaza, dont les violations flagrantes du droit international des droits de l’homme et les violations graves du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit, ainsi que la destruction et la souffrance des civils à Gaza ces six derniers mois, sont sans précédent. En outre, il est fort probable que de nouvelles atrocités soient commises.

La communauté internationale s’est exprimée collectivement demander la fin immédiate de ce carnage et de cette destruction aveugle. Les otages doivent être libérés sans condition. L’aide humanitaire et les autres biens nécessaires à la survie de la population civile doivent pouvoir affluer à Gaza et être distribués en toute sécurité dans toute la bande de Gaza.

Par ailleurs, le Haut-Commissaire insiste à nouveau sur la nécessité de rendre des comptes pour les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui ont été perpétrées, ainsi que sur la volonté renouvelée de parvenir à une solution politique capable d’assurer les droits des Palestiniens à l’autodétermination, à l’égalité et à la non-discrimination, et de garantir que les Palestiniens et les Israéliens puissent vivre côte à côte dans la paix. L’occupation doit prendre fin. Il ne s’agit pas d’une simple rhétorique, il faut agir dès maintenant.

Cette semaine, le monde a été choqué par l’assassinat par Israël de sept personnes travaillant pour World Central Kitchen. À ce jour, près de 200 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza, dont près de 180 membres du personnel des Nations Unies.

Les frappes aériennes israéliennes qui ont tué le personnel de la World Central Kitchen soulignent les terribles conditions dans lesquelles les travailleurs humanitaires mènent leurs activités à Gaza. Israël a également tué des membres des forces de l’ordre et d’autres personnes chargées d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire, contribuant ainsi directement à l’effondrement de l’ordre civil et mettant encore plus en danger les travailleurs humanitaires et les personnes ayant besoin d’aide.

À la suite de ces dernières attaques, plusieurs ONG, dont World Central Kitchen et Anera, ont suspendu l’acheminement et la distribution de l’aide à la population palestinienne de Gaza, ce qui accroît le risque, déjà bien réel, de voir se multiplier les décès dus à la famine et aux maladies à grande échelle.

Le droit international exige que toutes les parties respectent et protègent le personnel humanitaire et garantissent leur sécurité et leur liberté de circulation. En tant que puissance occupante, Israël a l’obligation supplémentaire de veiller, dans toute la mesure du possible, à ce que les besoins fondamentaux de la population de Gaza soient satisfaits. Cela signifie qu’il doit fournir de la nourriture et des soins médicaux à la population en fonction de ses besoins et, s’il n’est pas en mesure de le faire, il doit faciliter le travail des organisations humanitaires pour fournir cette assistance et permettre à la population d’y accéder en toute sécurité et dans la dignité.

L’attaque de personnes ou d’objets participant à l’aide humanitaire peut constituer un crime de guerre. Comme le Haut-Commissaire l’a déclaré à plusieurs reprises, l’impunité doit cesser. Des enquêtes indépendantes, approfondies et efficaces sur toutes les allégations de violations des droits humains et du droit international humanitaire commises le 7 octobre et ultérieurement doivent être menées rapidement. Le Haut-Commissaire réitère son appel à tous les débiteurs d’obligations pour qu’ils assurent la coopération avec les mécanismes internationaux, y compris la Cour pénale internationale. Toutes les victimes et leurs familles doivent obtenir une réparation intégrale.

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