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LE COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS ACHÈVE L'EXAMEN DU RAPPORT DE L'ISLANDE
28 avril 1999
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MATIN
HR/ESC/99/6
28 avril 1999
Le Comité élit ses trois Vice-Présidents et le Rapporteur
Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a achevé ce matin l'examen du deuxième rapport périodique de l'Islande en portant son attention, en particulier, sur les questions touchant principalement à la santé et à l'éducation. Les recommandations finales du Comité sur le rapport de l'Islande seront adoptées lors de séances privées et rendues publiques à la clôture de la session, le vendredi 14 mai.
La délégation islandaise a fourni des renseignements sur les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le problème de l'alcoolisme dans le pays.
Des membres du Comité ont notamment souhaité obtenir de plus amples renseignements sur les mesures prises pour lutter contre la discrimination entre les hommes et les femmes, en particulier dans le domaine de l'éducation. La délégation a indiqué à cet égard, que les hommes tendent à s'orienter vers une formation professionnelle plutôt qu'universitaire, ce qui a pour conséquence que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à fréquenter l'université.
La Présidente du Comité, MmeVirginia Bonoan-Dandan, a par ailleurs annoncé que MM.Mahmoud Samir Ahmed (Égypte), Dumitru Ceausu (Roumanie) et Eibe Riedel (Allemagne) ont été élus vice-présidents; le rapporteur est M.Paul Hunt (Nouvelle-Zélande).
Cet après-midi, à 15 heures, le Comité se penchera sur une étude sur l'amélioration des instruments des Nations unies dans le domaine des droits de l'homme.
Examen du rapport de l'Islande
En réponse aux questions qui lui avaient été posées hier après-midi, par les membres du Comité au sujet du phénomène de la consommation d'alcool, la délégation a reconnu que le pays connaissait encore de graves problèmes dans ce domaine. L'Islande est le pays qui a le taux le plus important de personnes traitées pour alcoolisme. En 1995, 3,5% des adultes ont fait l'objet, au moins une fois, d'un traitement pour alcoolisme. La consommation de stupéfiants tendrait également à augmenter, a ajouté la délégation. Soixante pour cent des jeunes adultes ont, au moins une fois, consommé de la marijuana.
Répondant à une question au sujet des coûts de santé et du prix des médicaments, la délégation a indiqué que l'introduction de la concurrence dans le domaine de la distribution des médicaments a entraîné une baisse importante du coût global de la consommation médicamenteuse.
Au sujet du droit au travail des étrangers, la délégation a confirmé la différence de traitement entre les étrangers venant de l'Union européenne et les autres. Les travailleurs issus de l'Union européenne peuvent travailler librement alors que les conjoints étrangers hors Union européenne ont besoin d'un permis de travail. Dans la pratique, ces permis sont systématiquement accordés, de façon provisoire pour les trois premières années, définitivement par la suite.
Répondant à la question d'un membre du Comité, la délégation a indiqué, que des peines plus lourdes sont désormais prévues contre les responsables de violences contre les femmes.
Questionné sur l'absence de dispositions particulières concernant les personnes âgées dans les textes régissant l'accès à la santé, la délégation a observé que ces textes interdisaient expressément toute discrimination.
Au sujet de la loi de 1995 qui transfère la responsabilité de l'enseignement primaire de l'État aux autorités locales, le Comité a posé la question de savoir si cela n'introduisait pas une inégalité financière entre les municipalités. La délégation a fait état de l'existence d'un fond destiné à apporter des ajustements en faveur des communes défavorisées. Elle a rappelé que le Ministère de l'éducation restait responsable de la mise en oeuvre du programme national d'éducation.
Faisant état d'informations fournies par des organisations non gouvernementales, le Comité a attiré l'attention de la délégation sur le fait que les enfants étrangers ne bénéficient que de deux heures de cours d'islandais, alors que les enfants islandais bénéficient de six heures d'enseignement de la langue, et que, par ailleurs, les enfants étrangers ne pouvaient bénéficier d'un enseignement dans leur langue. La délégation a démenti ces deux affirmations en précisant que, non seulement il existe bien des cours pour les étrangers dans leur propre langue, mais que les étrangers bénéficient de deux heures supplémentaires de cours d'islandais, qui s'ajoutent donc aux heures d'enseignement normal.
Surpris de constater que 60% des diplômés de l'université étaient des femmes, un expert s'est demandé s'il ne fallait pas y voir un signe de discrimination contre les hommes. La délégation a souligné qu'un grand nombre de garçons préfèrent choisir, dès le secondaire, de s'orienter vers un enseignement professionnel, et cela, malgré les incitations réelles et concrètes à rejoindre l'Université, en particulier la gratuité.
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