Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Volker Türk met en garde contre les violences en Cisjordanie occupée qui risquent d’échapper à tout contrôle
23 juin 2023
GENÈVE (le 23 juin 2023) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a averti aujourd’hui que la violence de cette semaine en Cisjordanie occupée risque d’échapper à tout contrôle, alimentée par des discours politiques enflammés et une escalade dans l’utilisation d’armes militaires de pointe par Israël.
Le Haut-Commissaire a déclaré que cette détérioration brutale de la situation avait des conséquences catastrophiques à la fois sur les Palestiniens et les Israéliens, et a appelé à une cessation immédiate de la violence.
À la suite de l’opération menée lundi par les forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de Jénine, qui a tué au moins 7 Palestiniens, dont un garçon et une fille, et blessé au moins 91 Palestiniens et 7 soldats israéliens, Volker Türk a rappelé aux autorités israéliennes leurs obligations en vertu du droit international quant à l’usage de la force létale.
Les forces de sécurité israéliennes ont mené plusieurs frappes aériennes sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, dans le cadre d’une intensification majeure de l’utilisation d’armes généralement associées à la conduite d’hostilités armées plutôt qu’aux opérations de maintien de l’ordre. Mercredi soir, de nouvelles informations ont fait état d’une attaque de drone militaire israélien près de Jénine, tuant trois Palestiniens présumés membres d’un groupe militant.
Le droit international des droits de l’homme exige des autorités israéliennes qu’elles veillent à ce que toutes les opérations soient planifiées et mises en œuvre de manière à réduire au minimum le recours à la force meurtrière. En outre, tout décès causé dans ce contexte par les forces israéliennes doit faire l’objet d’une enquête efficace et, lorsqu’il existe des preuves suffisantes de violations du droit national ou international, les auteurs présumés doivent être amenés à rendre compte de leurs actes.
« Israël doit revoir d’urgence ses politiques et ses actions en Cisjordanie occupée, conformément aux normes internationales relatives aux droits de l’homme, notamment la protection et le respect du droit à la vie », a déclaré le Haut-Commissaire. « En tant que puissance occupante, Israël a également l’obligation, en vertu du droit international humanitaire, d’assurer l’ordre public et la sécurité dans le Territoire palestinien occupé. »
Après le raid de Jénine, quatre colons israéliens ont été tués mardi par deux Palestiniens armés près de la colonie israélienne d’Eli, en Cisjordanie occupée. Le Haut-Commissaire s’est dit consterné par le fait que certains Palestiniens avaient célébré ces meurtres.
Cette semaine, plusieurs rapports ont également fait état de l’agression de communautés palestiniennes par des colons israéliens, ainsi que d’affrontements entre des colons israéliens, accompagnés par les forces de sécurité israéliennes, et des Palestiniens dans le village de Tumusai'ya à Ramallah, où des colons israéliens auraient mis le feu à des dizaines de véhicules et de logements palestiniens. Ces rapports indiquent que quatre Palestiniens ont été abattus, dont un mortellement, à balles réelles à Tumusai'ya.
Selon M. Türk, « ces derniers meurtres et actes de violence, de même que la rhétorique incendiaire, ne servent qu’à pousser les Israéliens et les Palestiniens plus loin dans l’abîme ».
Au total, 126 Palestiniens au moins ont été tués cette année par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, dont 21 garçons et une fille. Durant l’année 2022, 155 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, ce qui représente le chiffre le plus élevé de ces 17 dernières années. Le nombre d’Israéliens tués l’année dernière est le plus élevé depuis 2016.
M. Türk a rappelé que la dynamique sous-jacente qui a conduit à la violence généralisée et à la perte arbitraire de vies humaines doit être traitée de toute urgence, ce qui nécessite une volonté politique de la part d’Israël et des Palestiniens, ainsi que de la communauté internationale.
« Pour que cette violence cesse, il faut que l’occupation prenne fin », a-t-il affirmé. « De tous les côtés, les détenteurs du pouvoir politique le savent et doivent prendre des mesures immédiates pour y parvenir. »
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