La Haute-Commissaire adjointe salue le « formidable pouvoir de rassemblement » de l’Instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine

Madame la Présidente de l'Instance permanente,
Monsieur le Président de l'Assemblée générale,
Excellences,
Chers participants et participantes,

C’est un véritable privilège d’être ici aujourd’hui parmi tant de dirigeants, de défenseurs des droits humains et de militants contre le racisme présents à cette troisième session de l’Instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine.

Permettez-moi tout d’abord de rendre hommage à votre engagement et à votre lutte incessante pour la dignité, les droits humains et l’équité en faveur des personnes d’ascendance africaine dans le monde entier.

Il ne fait aucun doute que l’Instance permanente a permis de faire avancer le programme de justice raciale pour les personnes d’ascendance africaine. En organisant sa troisième session en moins de deux ans depuis son lancement, elle montre les progrès rapides qu’elle a accomplis, ainsi que sa possible portée. Elle s’est affirmée comme une véritable force fédératrice, grâce à ce qui est désormais clairement reconnu comme la plus grande plateforme de personnes d’ascendance africaine au sein des Nations Unies.

Parallèlement aux séances plénières qui se poursuivront dans cette salle, plus de 70 manifestations parallèles se dérouleront, la plupart en personne, au Palais des Nations, autour de Genève mais aussi dans différentes régions du monde. Cet effort remarquable amplifie la portée et l’impact de notre engagement collectif.

Au cours de ses deux premières sessions, l’Instance permanente s’est notamment penchée sur le racisme systémique, la justice climatique, la justice réparatrice, la santé des personnes d’ascendance africaine et le panafricanisme. Cette troisième session se concentre sur des thèmes qui reflètent les principales préoccupations des personnes d’ascendance africaine en matière de droits humains. Elle approfondira d’autres thèmes importants, tels que l’éducation et la culture, ainsi que des discussions plus approfondies sur les réparations, la justice économique et le développement durable pour les personnes d’ascendance africaine. Pour être significatives, les recommandations qui émaneront de ces discussions doivent se traduire par des actions de la part des États Membres. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons garantir que tous les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des personnes d’ascendance africaine pourront être pleinement exercés sans discrimination ni parti pris.

L’Instance permanente joue également un rôle essentiel dans le processus intergouvernemental lié à l’élaboration d’une déclaration des Nations Unies sur la promotion, la protection et le plein respect des droits humains des personnes d’ascendance africaine, grâce à son engagement auprès de la société civile, en sollicitant les opinions et en mobilisant les aspirations des personnes d’ascendance africaine dans le monde entier. Ce processus renforcera assurément le cadre international des droits de l’homme pour les personnes d’ascendance africaine. J’invite les États Membres à participer activement à ces discussions afin que nous puissions transformer cette déclaration en une réalité tangible.

Alors que la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine touche à sa fin, il est important que nous fassions le point, comme nous l’a dit le Président de l’Assemblée générale. Les discussions de jeudi après-midi sur le sujet contribueront certainement à définir une voie à suivre. Le Haut-Commissaire, qui est le coordinateur de la Décennie internationale, a également exprimé son soutien envers une deuxième Décennie, comme l’ont fait les mécanismes des Nations Unies en matière de droits de l’homme pour la lutte contre le racisme. Nous attendons avec intérêt les résultats des discussions de cette session et nous suivrons les discussions intergouvernementales relatives à la Décennie internationale tout au long de l’année.

Dans ce contexte, il est essentiel de garantir la participation effective, inclusive et sûre des personnes d’ascendance africaine à la vie publique pour lutter contre le racisme systémique. La récente note d’orientation du Haut-Commissaire constitue un outil pour les États et les autres parties prenantes afin de s’assurer que nous pouvons atteindre cet objectif crucial. D’une manière plus globale, le HCDH continue de déployer des efforts soutenus pour parvenir à un changement transformateur en faveur de la justice et de l’égalité raciales. Pour que ce changement soit véritablement transformateur, nous savons qu’il doit être ancré dans des actions et des engagements collectifs durables.

Votre présence active et déterminée ici aujourd’hui est un appel retentissant en faveur de la justice raciale et de l’équité, mais aussi des réparations, de la dignité humaine et des droits humains. C’est un appel à la lutte contre l’héritage historique de l’esclavage et du colonialisme, qui continue d’alimenter le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, ainsi que les inégalités qui persistent malheureusement aujourd’hui.

Je vous souhaite à toutes et à tous une session très fructueuse et j’espère que les quatre prochains jours permettront de tracer de nombreuses nouvelles voies pour la défense des personnes d’ascendance africaine dans le monde entier.

Merci.