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Déclarations et discours Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Israël/Territoire palestinien occupé : la menace qui pèse sur Rafah est inhumaine, affirme le Haut-Commissaire des droits de l’homme

06 mai 2024

6 MAI : des centaines de Palestiniens, dont des femmes et des enfants vivant dans la partie est de Rafah, se déplacent vers l’ouest du pays avec leurs effets personnels, à la suite de l’annonce d’Israël concernant l’évacuation de plusieurs quartiers, à Khan Younès, Gaza, le 6 mai 2024. © Ashraf Amra – Anadolu Picture/Reuters Marketplace

GENÈVE (le 6 mai 2024) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk a averti lundi que le nombre de civils tués, les souffrances et les destructions risquaient d’atteindre des niveaux encore plus insoutenables, à la suite des ordres lancés par Israël aux Palestiniens d’évacuer certaines parties de Rafah avant une nouvelle offensive anticipée.

« Les habitants de Gaza continuent d’être touchés par les bombes, les maladies et même la famine. Et aujourd’hui, on leur a annoncé qu’ils devaient à nouveau partir, alors que les opérations militaires israéliennes à Rafah s’intensifient », a déclaré le Haut-Commissaire.

« C’est inhumain. Cela va à l’encontre des principes fondamentaux du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, dont la préoccupation première est la protection effective des civils.

« Il est inconcevable de déplacer de force des centaines de milliers de personnes de Rafah vers des zones qui ont déjà été rasées et où il n’y a que peu d’abris et pratiquement aucun accès à l’aide humanitaire nécessaire à leur survie. Cela ne fera que les exposer à plus de risques et de souffrances. »

Au cours de la nuit, au moins 26 Palestiniens auraient été tués à Rafah, principalement des enfants et des femmes. Aujourd’hui, deux points de passage vers Rafah ont été fermés, interrompant complètement le peu d’aide humanitaire acheminé.

« De nouvelles attaques contre ce qui est aujourd’hui le principal centre humanitaire de la bande de Gaza ne sont pas la solution », a déclaré M. Türk. « Les leçons des sept derniers mois de conflit à Gaza sont claires : les femmes et les enfants représentent plus de 70 % des plus de 120 000 tués, blessés et disparus. Arrêtons le massacre. »

« Il faut avant tout un cessez-le-feu. L’aide humanitaire doit pouvoir circuler librement et de partout. Par ailleurs, les otages et les personnes détenues arbitrairement doivent être libérés immédiatement. »

Après plus de six mois de frappes incessantes des forces israéliennes sur la bande de Gaza, aucun lieu en dehors de Rafah ne dispose des infrastructures et des ressources nécessaires pour accueillir le déplacement massif de plus d’un million de personnes, a-t-il ajouté.

Le droit international humanitaire interdit d’ordonner le déplacement de civils pour des raisons liées au conflit, sauf dans le cas où la sécurité des personnes civiles ou des raisons militaires impératives l’exigent, auquel cas des exigences juridiques strictes doivent être respectées. Le non-respect de ces obligations peut constituer un déplacement forcé, qui est un crime de guerre.

« Pourtant, l’expérience des sept derniers mois montre que les Palestiniens qui restent à Rafah continueront à courir le risque d’être tués ou blessés, que ce soit par des bombardements aveugles, des homicides illicites ou la perte d’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins de santé », a déclaré M. Türk. « Cela ne doit absolument pas se produire. »

« Ceux qui choisissent de bafouer le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme doivent rendre des comptes. »

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