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Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Observation du porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme Seif Magango après la mort de 80 civils à la suite d’une frappe aérienne au Nigéria

06 décembre 2023

Nous déplorons la frappe aérienne qui a eu lieu hier dans l’État de Kaduna, dans le nord du Nigéria, et qui aurait fait au moins 80 morts et plus de 60 blessés parmi les civils. Il s’agit de la dernière d’au moins quatre frappes aériennes ayant entraîné d’importantes pertes civiles depuis 2017. Tout en notant que les autorités ont qualifié les décès des civils d’accidentels, nous les appelons à prendre à l’avenir toutes les mesures possibles pour garantir la protection des civils et des infrastructures civiles, conformément aux obligations du Nigéria en matière de droit international.

Les autorités doivent examiner les règles d’engagement et les procédures opérationnelles normalisées pour s’assurer que de tels incidents ne se reproduisent pas.

Nous sommes particulièrement alarmés par les rapports selon lesquels la frappe était basée sur le « déroulement des activités » des personnes présentes sur les lieux, qui a été analysé et interprété de manière erronée. La question de savoir si les frappes fondées sur le « mode de vie » sont suffisamment conformes au droit international suscite de vives inquiétudes.

En janvier de cette année, au moins 39 civils ont été tués lors d’une frappe aérienne sur le village de Rukubi, dans l’État central de Nasarawa, et au moins 64 civils ont été tués lorsque l’armée de l’air a frappé un village dans l’État de Zamfara, dans le nord-ouest du pays, en décembre 2022. En septembre 2021, au moins neuf personnes, dont trois enfants, ont trouvé la mort à la suite d’une frappe aérienne sur le village de Buwari, dans l’État de Yobe. En janvier 2017, un avion de l’armée de l’air a bombardé le village de Rann, dans l’État de Borno, faisant 115 morts et plus d’une centaine de blessés.

Nous demandons instamment aux autorités nigérianes d’enquêter de manière approfondie et impartiale sur toutes les allégations de violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les morts et les blessés dus aux frappes aériennes, et d’obliger les responsables de ces actes à rendre des comptes. Le Gouvernement doit également fournir aux victimes de frappes illégales et à leurs familles des réparations adéquates.

Pour plus d’informations et pour toute demande de la part des médias, veuillez contacter :

À Genève
Ravina Shamdasani : + 41 22 917 9169 / ravina.shamdasani@un.org ;

À Nairobi
Seif Magango : + 254 788 343 897 /seif.magango@un.org

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