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Esclavage

« Je n’avais plus l’impression d’être un être humain »

16 septembre 2022

Les photos peuvent ou non représenter "Mo", mais ont été fournies par l'organisation bénéficiaire. Crédit : © Pacific Links Foundation

Mo* est originaire de la province de Lai Chau au Viet Nam. Alors qu’elle n’avait que 13 ans, elle est sa sœur se sont vu proposer ce qu’elles pensaient être un travail en Chine. En réalité, elles se sont retrouvées victimes de traite et ont été vendues comme esclaves.

Séparée de sa sœur et dans un pays dont elle ne parlait pas la langue, Mo a finalement été vendue à une famille. Alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle a été forcée d’épouser un homme de 20 ans qui menaçait de lui briser les jambes si elle tentait de s’enfuir.

C’était une période sombre et effrayante. Je n’avais plus l’impression d’être un être humain. Je m’enfonçais dans un abysse, sans possibilité de remonter à la surface.

La famille ne lui a jamais donné d’argent pour subvenir à ses besoins. Elle a commencé à apprendre le chinois et a convaincu la famille de la laisser travailler dans une usine de fabrication de sacs à dos.

The Compassion House project is funded by the UN Voluntary Trust Fund on Contemporary Forms of Slavery. Photos may or may not depict ‘Mo’ but have been provided by the grantee organization. Credit: © Pacific Links Foundation

Le projet Compassion House est financé par le Fonds d'affectation spéciale volontaire des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d'esclavage. Les photos peuvent ou non représenter "Mo", mais ont été fournies par l'organisation bénéficiaire. Crédit: © Pacific Links Foundation

Avec ses maigres gains, Mo a acheté un téléphone portable et appelé la police chinoise. Elle a été escortée par des agents jusqu’à l’Ambassade du Viet Nam, qui l’a aidée à rentrer chez elle.

Mo a pu retrouver sa mère, mais, stigmatisée par ses voisins, elle est devenue une paria. Elle n’osait adresser la parole à aucune personne extérieure. Elle avait également appris que sa sœur avait été forcée d’épouser un Chinois et était mère d’un jeune enfant.

« À certains moments, j’allais travailler dans les champs et j’étais gagnée par la fatigue. Je regardais le sol en me disant : "Je ne peux pas vivre comme ça". Ma vie se résume à ça. J’étais critiquée par des gens qui ne m’aimaient pas. Il faut que cela change. »

C’est à ce moment-là que Mo s’est tournée vers la Compassion House située à Lao Cai, un projet de refuge géré par la Pacific Links Foundation.

Le projet de la Compassion House est financé par le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour la lutte contre les formes contemporaines d’esclavage. Ce fonds, qui est géré par le HCDH, aide des centaines de milliers de personnes réduites en esclavage en accordant des subventions à des organisations qui apportent une aide directe aux victimes sur le terrain.

Photos may or may not depict ‘Mo’ but have been provided by the grantee organization. Credit: © Pacific Links Foundation

Les photos peuvent ou non représenter "Mo", mais ont été fournies par l'organisation bénéficiaire. Crédit: © Pacific Links Foundation

Une vie transformée

Mo a appris le vietnamien et acquis les compétences sociales dont elle avait besoin. Les autres résidents l’ont accueillie comme une membre de leur famille. Elle a commencé par étudier la couture, puis s’est inscrite à un programme de formation professionnelle spécialisé dans la cuisine à Hanoï.

« Ma vie est très agréable en ce moment. J’ai dépassé ce qu’il m’est arrivé, je ne regarde pas en arrière. Sans l’aide de la Compassion House, je ne serais pas ici en train de raconter mon histoire », confie Mo.

*Son nom a été changé afin de protéger son identité.