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Rapports de pays

A/HRC/52/66 : Situation des droits de l’homme au Myanmar - Rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Thomas H. Andrews

Publié

09 mars 2023

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A/HRC/52/66

Accent sur

Myanmar

Résumé

Deux ans après le coup d’État anticonstitutionnel de l’armée du Myanmar et la création du Conseil d’administration de l’État, le pays est en chute libre. Alors que les groupes d’opposition se renforcent et que le Conseil d’administration de l’État voit s’éroder son contrôle sur le territoire et la population du Myanmar, l’armée a redoublé de brutalité, semant la violence et le chaos dans une zone de conflit de plus en plus vaste. Ces derniers mois, l’armée a intensifié ses attaques aériennes, bombardant des villages, des écoles, des installations médicales et des camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays. La campagne d’incendies volontaires de masse du Conseil d’administration de l’État se poursuit et depuis le coup d’État, près de 58 000 habitations et structures civiles sont parties en fumée. Au cours de ces deux dernières années, plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées et plus de 3 000 civils ont été tués.

Le Conseil d’administration de l’État continue de réprimer toute forme de dissidence et tente d’imposer au peuple du Myanmar un avenir dominé par l’armée. Plus de 16 000 prisonniers politiques sont aujourd’hui derrière les barreaux. Le Conseil d’administration de l’État a cherché à légitimer ses efforts pour anéantir l’espace civique et contrôler les organisations locales et internationales en établissant une loi draconienne sur l’enregistrement des organisations. Bien que l’état d’urgence ait été prolongé jusqu’en juillet 2023, la junte continue d’envisager d’organiser des élections fictives dans une tentative désespérée de revendiquer une légitimité et d’obtenir une reconnaissance internationale.

La crise humanitaire et des droits de l’homme au Myanmar a eu un effet déstabilisateur sur la région. Depuis le coup d’État, des centaines de milliers de personnes ont fui vers les pays voisins en quête de sécurité et d’opportunités. Les pays et les communautés qui accueillent des réfugiés du Myanmar méritent d’être salués pour le refuge et l’appui qu’ils offrent à des personnes qui, dans bien des cas, ont dû littéralement fuir pour sauver leur vie. Toutefois, si l’on considère la situation dans son ensemble, le traitement que la communauté internationale a réservé aux personnes fuyant le Myanmar a été totalement inadéquat. Les ressortissants du Myanmar qui vivent dans les pays voisins bénéficient de peu de protections juridiques et sont exposés aux risques d’arrestation, de détention, d’expulsion, de renvoi aux frontières terrestres et maritimes, ainsi que d’entrave à leur accès au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, à la détermination du statut de réfugié et à la réinstallation. Les pays à revenu élevé n’ont pas pris leur part de responsabilité dans la crise, offrant des quotas de réfugiés dérisoires et des contributions inadéquates aux programmes d’aide humanitaire.

Dans ce rapport, le Rapporteur spécial invite instamment les États membres à s’acquitter de leurs obligations envers les personnes originaires du Myanmar, en leur offrant un refuge et un appui, en s’abstenant de commettre des actes qui portent atteinte à leurs droits humains et en s’efforçant de trouver des solutions durables pour les réfugiés et les autres ressortissants du Myanmar qui se trouvent hors de leur pays.

Publié par :

Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar

Présenté à :

Cinquante-deuxième session du Conseil des droits de l'homme

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